En juin 2020, la Conférence des évêques de France a décidé de faire appel au Sacré-Coeur pour « accompagner la France qui se relève de la crise sanitaire du printemps 2020 ». Au cours d'une cérémonie solennelle à la basilique de Montmartre, les évêques, unis au chant émouvant des bénédictines, ont supplié le Christ de venir en aide à « toutes les composantes de la communauté nationale » et l'ont remercié « pour les multiples gestes fraternels à l'égard des plus démunis et pour le dévouement des soignants ».

Si les travaux de Guillaume Cuchet montrent que la pratique religieuse baisse fortement en France autour de 1965, avant même la crise de 1968, les raisons qui ont poussé les catholiques à s’affranchir du précepte dominical restent à approfondir. Sans revenir sur les causes sociales, politiques et culturelles, souvent étudiées, qui concourent à expliquer sur le long terme ce mouvement de désaffection pour la messe, cet article examine dans quelle mesure le précepte dominical a pu être fragilisé par certaines orientations du concile Vatican II (1962-1965).