Sept ans après avoir accédé à la présidence du Front national, Marine Le Pen dresse l'inventaire de ses réussites et de ses échecs. Sans rien exclure pour la suite.

La présidente du Rassemblement national (RN) a fait une rentrée remarquée en rencontrant le leader de la Ligue, Matteo Salvini, à Rome. Avant les européennes, la question de son avenir se pose à Londres. "UnHerd" pense qu'elle a raté le coche quand "The Economist" pense que l'espoir viendra du sursaut européen.

Depuis sa dernière campagne présidentielle, la patronne du RN s'est repliée sur une équipe ramassée de fidèles. Toute une frange du parti gronde en sourdine contre ce cercle accusé de paresse, de cooptations indues et même de "communautarisme homosexuel".

Au lieu d’incarner la figure de garant des valeurs républicaines et de la cohésion sociale sur tout le territoire, l'Etat est en train de limiter son action à l’observation des gestions frontistes, persuadé qu’il s’agit d’expériences courtes – la durée d’un mandat municipal – qui s’effaceront quand elles seront reniées par les électeurs à l’examen du bilan de leur maire.

Alors que l'opposition fustige la libre circulation, le président doit naviguer entre son idéal européen et la protection sanitaire des Français. L'article se poursuit par l'analyse de Camille Vigogne Le Coat intitulée "Le RN contre« l'immigration de peuplement organisée »".

Après avoir renoncé au Frexit et à la sortie de l'euro, la patronne du RN veut désormais maintenir l'espace Schengen. La confirmation d'une stratégie visant à écarter les éléments les plus irritants de son programme. Et à apparaître comme une prétendante "raisonnable" à l'Elysée.

Alors que le "front républicain" ne semble plus aussi évident pour l’électeur, le voilà déjà sommé de voter utile. Comme si la menace du pire et l’injonction à faire barrage avaient plus de chance de convaincre que les arguments de fond... Sommaire. Face au RN, et si la digue Macron cédait ? La droite broyée par le duel. Comment Marine Le Pen endort les "castors". Electeurs de gauche : le grand dilemme. Stéphane Rozès : "En 2022, Macron ne sera plus le nouveau venu qui prétendait changer le système".

Laïcité, République, protectionnisme, sécurité, immigration, nation, localisme... La gauche et la droite ont abandonné des pans ,entiers du champ politique au Rassemblement national. Evacuant tout débat démocratique. Sommaire. Tous ces sujets qu'ils ont laissé au RN. "S'il y a une marque Le Pen, c'est celle de la permanence". Panorama du grand pillage. Opération normalisation. Ce que le RN a, lui aussi, abandonné. Il y a ce qu'ils disent... et ce qu'ils votent. Pourquoi, cette fois, il faut prendre le RN au sérieux.