Après près de vingt ans, l’armée américaine et les troupes de l’Otan plient bagage. Sur un constat d’échec et en laissant le pays aller "droit à la catastrophe", déplore "The Observer".

Le 15 août 2021, les talibans ont pris la capitale afghane sans résistance. Après l’annonce du départ des dernières troupes américaines, ils ont reconquis le pays à une vitesse fulgurante. De retour au pouvoir dont ils avaient été chassés en 2001, vont-ils rétablir un régime de terreur s’appuyant sur la charia ? S’ils prétendent avoir changé, ces talibans 2.0 sont surtout devenus des maîtres en communication, estime cette journaliste qui les suit depuis vingt ans. Sommaire. Les nouveaux maîtres de Kaboul. "Ma vie tout entière a été anéantie". Biden est responsable de la débâcle.

Alors que les talibans viennent de donner un ultimatum aux derniers ressortissants américains pour quitter le territoire afghan, la presse étrangère s'interroge : qui occupera la place laissée vacante par les Etats-Unis ? La Russie ? Ou plutôt la Chine, qui voudrait continuer à investir dans la région ? Au Moyen-Orient, on s'inquiète aussi : la chute de Kaboul ne risque-t-elle pas d'inspirer d'autres groupes radicaux ? Sommaire. Il faudra bien trouver un moyen de coopérer. Un gouvernement pour convaincre et rassurer. La Chine et la Russie vont reprendre le flambeau.

Le gouvernement prétendument "inclusif" n’est finalement qu’un décalque de l’organisation des talibans. L’objectif à Kaboul est de plaire à la majorité afghane – c’est-à-dire aux traditionalistes Sommaire. Un ordre nouveau s'installe. Un "commandeur des croyants" fédérateur.

"Correspondante à l’étranger depuis trente-cinq ans, j’ai eu ma dose de famines, de maladies et de morts, mais je n’ai jamais rien vu d’une telle ampleur" : un peu plus de six mois après la chute de Kaboul et l’arrivée des talibans au pouvoir, cette journaliste britannique raconte le désastre humanitaire qui frappe une population déjà marquée par des années de guerre.

Les Afghanes, qui avaient réussi à se faire une place dans le monde du travail, doivent à nouveau s’effacer, sous la pression du ministère du Vice et de la Vertu. Nouveau volet de notre série consacrée à l’Afghanistan.

Les talibans sont des combattants, aguerris par vingt ans de conflit, et des théologiens, mais pas des administrateurs. Le nouveau gouvernement peine à recruter des fonctionnaires expérimentés et fait feu de tout bois.

Ils étaient engagés politiquement ou ont travaillé auprès des Occidentaux. Aujourd’hui, ils risquent la mort à trop s’exposer, d’autant que certains sont ciblés par les talibans. Ils vivent reclus, en se demandant comment rester debout.

Après le départ des troupes américaines, quel Afghanistan l'emportera : un pays qui défend les libertés acquises depuis 2001, ou un pays qui retombe sous l'oppression des talibans ?

Peindre les maux de l'Afghanistan sur les murs de béton anti-explosions qui défiguraient Kaboul. Telle a été l'ambition du mouvement populaire d'artistes ArtLords ("les Seigneurs de l'art"), lancé en 2014 à l'initiative d'Omaid Sharifi et Kabir Mokamel, et qui a vu la création de quelque 2000 fresques aux messages politiques avant tout pacifistes. Avant la reprise de la ville par les talibans le 15 août dernier, l'organisation gérait sept bureaux dans tout le pays et un autre en Virginie, aux Etats-Unis.

Depuis six mois et au terme d'un périple mouvementé pour fuir le régime des talibans, l'Institut national de musique d'Afghanistan s'est établi à Lisbonne, au Portugal. Les jeunes musicien·nes font aujourd'hui l'expérience douloureuse de l'exil, mais continuent de jouer en attendant de reconstruire leur école en Europe.