Depuis des décennies, l'école s'étiole. L'actuel ministre fera-t-il mieux que ses prédécesseurs ? "L'Express" l'a longuement interrogé. Sommaire. Blanquer se lâche. "Ne mettons plus les problèmes sous le tapis". Dans le saint des saints laïques. A vos marque-pages, prêts, lisez !

Comme beaucoup d'institutions, le baccalauréat a été créé par Napoléon 1er. L'objectif était, en 1808, de promouvoir de nouvelles élites, pour encadrer l'Empire triomphant que seule la rébellion d'Espagne osait encore défier.

L’expérience infinie des enseignants immergés au plus profond du réel de l’école ne sort pas, ou très peu, des murs de la classe ou de la salle des professeurs. De sorte que ce filon incomparable qui devrait être au coeur de toute élaboration de la pensée de l’école dans une dialectique féconde entre le haut et le bas de la pyramide est relégué dans les marges ou remonte, au mieux, par capillarité. Il en résulte une faille tellurique profonde – pas toujours perceptible par la société – car consubstantielle à notre culture de la verticalité.

Derrière la polémique sur Avenir Lycéen, ce syndicat que le ministre est accusé d'avoir instrumentalisé, apparaît surtout l'échec de la rue de Grenelle à engager un basculement culturel dans le monde très figé de l'Education nationale.