Sous l'effet du réchauffement climatique, la surface des terres propices à l'agriculture pourrait doubler d'ici à la fin du siècle. Certaines zones jusqu'à présent inexploitables contribueraient alors à nourrir une population mondiale croissante. Reste à mesurer les risques écologiques et climatiques posés par ces nouveaux eldorados.

L'agriculture française est de plus en plus aux mains de sociétés détentrices de terres. Une tendance qui contribue à la concentration du foncier et à la dégradation de l'emploi comme de l'environnement. Détails. Quelques données chiffrées.

Dans la région grenobloise (Isère), sept territoires s'apprêtent à être labellisés "Projet alimentaire inter-territorial" en 2020. Cette opération a pour but de renforcer les liens existants entre eux afin de déployer une stratégie agroalimentaire de grande ampleur, visant à privilégier la production locale et les circuits courts, tout en soutenant la filière agricole dans la région. Plusieurs magasins de producteurs ou légumeries émergent également.

En France, l'artificialisation des surfaces naturelles, forestières et agricoles se poursuit malgré les nombreuses lois appelant à la sobriété depuis vingt ans.

Besoins en logements et en infrastructures obligent, l'Hexagone perd, en terres agricoles, l'équivalent d'un département tous les dix ans. Or, cette artificialisation galopante des sols fertiles détruit à jamais leurs qualités et, à terme, menace notre indépendance alimentaire. Une prise de conscience aux allures d'équation impossible.

Manquait plus que ça ! Certains supermarchés acquièrent des terres dans l'idée de vendre leur récolte en circuit court. Objectif : sécuriser leur approvisionnement en fruits et légumes. Mais le monde paysan y voit, lui, une mainmise sur son outil de travail. Et un risque sur l'orientation de la production.

Le royaume du Nord s’apprête à réautoriser l’extraction d’uranium sur son sol, conjointement à celle de minerais critiques. Mais cette activité menace les terres agricoles.

Environ 200 projets de panneaux photovoltaïques sont en cours de réalisation sur des surfaces agricoles en France. Une aubaine pour certains agriculteurs en mal de rentabilité. Mais les pouvoirs publics ont posé des bornes : les installations ne doivent pas couvrir plus de 40 % de la surface d'un champ et les rendements des cultures ne doivent pas diminuer de plus de 10 %. Les agronomes sélectionnent les plantes les mieux adaptées à cet ombrage artificiel.