Avec ses 23 000 "followers", Christian Page est devenu malgré lui le porte-parole des sans-abri. Et pourtant, tous les jours, c'est toujours la galère. Portrait.

Qui ont été les sans-abri en France au 20e siècle ? Ce qui paraît aujourd'hui nouveau l'est-il vraiment ? Embrassant, au prisme de l'urgence sociale lyonnaise, la période qui court de 1945 à nos jours, l'article montre comment, de l'après-guerre aux années 1970, la figure du "clochard" a masqué un iceberg composite de personnes sans domicile ou mal-logées.

A Bordeaux, le CCAS a fait le constat que les hôtels, les squats et les logements insalubres ne sont pas, ou peu, équipés pour cuisiner et stocker de la nourriture. Grâce aux Relais popote, les personnes en situation de mal-logement ont accès à un endroit où elles peuvent préparer leur repas, mais aussi manger sur place. Neuf structures mettent leur cuisine à disposition sur des créneaux dédiés. D'abord accompagnés par une animatrice, les usagers peuvent ensuite venir en autonomie.

En France, plus de 300 000 personnes n'ont pas de domicile. Et elles sont amenées à fréquenter les bibliothèques publiques, qui offrent des services vitaux. Sans leur réserver un accueil différencié, les bibliothécaires peuvent mettre en place des actions et des partenariats qui leur rendront service. mais se sentent souvent mal préparés.

«Mes amis, au secours ... » Les mots de l'abbé Pierre, prononcés à la radio, le 1er février 1954, provoquent une prise de conscience au sujet des sans-abri et du mal-logement. Ils accompagnent un investissement plus substantiel dans la construction de logements et des débats, encore vifs.

Beaucoup préfèrent détourner le regard. Certains politiciens vont même jusqu'à promettre que, bientôt, ils ne seront plus là, sur les trottoirs, dans le froid et l'humidité... Et pourtant, la réalité est cruelle : en France, des centaines de milliers de personnes dorment dans la rue. Une vie dans les marges que racontent de plus en plus d'écrivains.

La question se pose de façon individuelle et collective. Il existe toujours en France des campements d'habitats insalubres sans eau ni électricité, occupés essentiellement par des familles venues de Roumanie. Reportage à Nantes.