Cinéaste d'origine italienne tournant souvent aux États-Unis, Luca Guadagnino possède une vision du monde qui pourrait en faire un auteur, même si ce terme a aujourd'hui perdu de sa pertinence. Né à Palerme en 1971, il entre en cinéma après avoir soutenu une thèse sur Jonathan Demme, auteur d'un classique du cinéma d'horreur, "Le Silence des agneaux" (1991), mais également de "Philadelphia" (1993), sur les discriminations dont sont victimes les homosexuels et les personnes atteintes du sida, le premier film du genre à Hollywood.

Après une réflexion sur la fabrique d'un dictateur au titre inspiré de Jean-Paul Sartre ("L'Enfance d'un chef", 2015) et un portrait ambigu d'une star de la pop ("Vox Lux", 2018), Brady Corbet franchit une nouvelle étape avec l'époustouflant "The Brutalist", prix de la mise en scène à Venise. Ce faux biopic s'impose comme une exploration des profondeurs de l'imaginaire américain. Rarement film aussi monumental aura autant séduit par sa musicalité et par l'éblouissement de ses textures.

À 85 ans, Jean-François Laguionie signe son septième long métrage d'animation et poursuit une veine introspective entamée dans "Louise en hiver" (2016). Quand Louise quittait sa maison de bord de mer pour construire une cabane, les parents du petit François, dans "Slocum et moi", bâtissent un bateau en bois au fond de leur jardin en bord de Marne.

Dans l'un des films les plus excitants de ce début d'année, Francesca Comencini fait le récit, redessiné par le travail de la mémoire, de sa relation avec son père, l'immense Luigi Comencini. Cette démarche unique en son genre donne naissance à un film ample, où l'intime et l'Histoire se mêlent, où la précision documentaire cohabite avec l'onirisme, où l'amour le plus singulier atteint à l'universel.

Un mois avant la sortie de son thriller "Black Bag", Steven Soderbergh s'infiltre dans les salles françaises avec un film de fantôme élégant et émouvant. Tourné dans un décor unique, avec une petite troupe de comédiens remarquables, "Presence" pourrait bien être, discrètement, l'une des oeuvres les plus personnelles du réalisateur.

Le film tourné par Costa-Gavras d'après un livre sur la fin de vie et les soins qui l'accompagnent est fort et émouvant de bout en bout. Entre documentaire et fiction, il aborde des sujets aussi difficiles qu'indispensables, non sur le mode du plaidoyer, mais sur celui d'un questionnement, tour à tour drôle et angoissé, sur les moyens que nous avons d'envisager l'approche de notre mort.

Après "Retour à Bollène" (2017) et le superbe court métrage "Le Départ" (2020), le cinéaste franco-marocain Saïd Hamich Benlarbi poursuit son exploration des puissances du romanesque pour exprimer avec justesse le sentiment d'exil. En trois chapitres situés dans les années 1990, "La Mer au Loin" se révèle une fresque en miniature, un grand petit film, d'une ampleur humaniste et politique qui n'a d'égale que son apparente modestie.

A-t-on fait le tour de Bob Dylan ? James Mangold répond aux "dylanologistes" de tous bords qu'on ne connaîtra jamais vraiment le musicien de génie. Ce biopic doit toute sa tendresse à cet aveu d'échec. Et son acteur principal, Timothée Chalamet, brille comme un oiseau de feu, offrant à Bobby une seconde jeunesse.

En octobre 2024, la Cinémathèque française rendait hommage au cinéaste et producteur disparu en mai, avec 12 titres permettant d'entrer dans une fantastique filmographie. Sommaire. "Ma plus grande satisfaction a été d'être à la fois producteur et réalisateur" : entretien avec Roger Corman. Corman, "découvreur" de talents féminins. Modernité contrariée et quête d'un gothique américain : le cycle Poe. Les oublié(e)s de Roger Corman. "Cris et chuchotements" au drive-in : la distribution selon Roger Corman.

Ce sont des films souvent inconnus en France mais qui font des millions d’entrées aux Etats-Unis. Jusqu’ici réalisées en marge du système par des chrétiens prosélytes, ces productions consacrées à des thèmes bibliques ou à la gloire des valeurs conservatrices, sont désormais prises au sérieux par une industrie du cinéma soucieuse de conquérir de nouveaux publics.

Comédie, SF, film de casse... large est le spectre de Steven Soderbergh. Le cinéaste, de retour avec un film "hanté" et un thriller à gros budget, partage sa vision du métier.

Fresque hors norme, ayant un architecte pour héros, "The Brutalist" entre dans les annales du cinéma. Folie des grandeurs assumée, et malgré un petit budget, Brady Corbet a déplacé des montagnes. Et ce fut le vertige de bout en bout... L'article se conclut par la critique du film qui a divisé la rédaction.