Roman d'une génération ? Généalogie d'un désastre ? Brûlot réactionnaire ? Michel Houellebecq stigmatise dans "Les Particules élémentaires" le chaos sexuel des années 90.

En deux mois, "La Possibilité d'une île" a coupé la France en deux. Ecrivain visionnaire pour les uns, totalitaire pour les autres, Michel Houellebecq assiste, silencieux, à cette bataille rangée.

Alors que ses romans sont désormais portés à la scène dans toute l'Europe, l'auteur des "Particules élémentaires" inspire un très beau spectacle au Flamand Johan Simons.

Il est un paradoxe vivant : écrivain reconnu et traduit dans le monde entier, il est aussi une vedette des médias, multipliant les polémiques vaines et les apparitions burlesques. Qui est vraiment Michel Houellebecq, qui publie ces jours-ci son sixième roman ? Retour sur un parcours controversé .

Si Houellebecq reste aujourd'hui un auteur primordial - et sans doute l'écrivain français vivant le plus connu au monde -, ce n'est certainement pas pour son seul goût de la provocation ou de la pornographie. Mais parce qu'il a su, avant les autres, et souvent mieux que les autres, mettre des mots sur les mutations du monde présent : révolution libérale ("Extension du domaine de la lutte"), obsessions sexuelles ("Les Particules élémentaires"), interrogation identitaire ("Soumission")...

Des zones urbaines périphériques à son chien Clément, le romancier le plus lu en 2015 dévoile ses obsessions au Palais de Tokyo. Entre réel et fiction, littérature et photographie, une exposition désenchantée où il convie Iggy Pop, Robert Combas et quelques spectres contemporains.

Une fois encore l'écrivain déclenche la polémique avec son roman, "Soumission", qui met en scène une France islamisée. Un nouvel épisode sulfureux pour une oeuvre mondialement reconnue, qui aura jusqu'ici réussi à affoler tous les curseurs idéologiques.

A la veille de la Fête de l'Huma, l'Ecossais Gavin Bowd, traducteur et ami de l'auteur de "Soumission", publie d'étonnants souvenirs. Extraits.

Analyse à charge de Jean-Kely Paulhan de l'oeuvre de Michel Houellebecq "Soumission". Premier constat : le livre met à mal la maxime "la littérature est une fête". "La course au désastre", thématique pourtant déjà largement explorée par la littérature, sous la plume de Houellebecq ne fait que mettre le lecteur face à ses peurs et ses dénis.