En partenariat avec le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), le musée départemental Arles Antique (MDAA) consacre une exposition à la richesse et à la fragilité du patrimoine englouti.

Des centaines d’épaves métalliques gisent le long des côtes françaises, mémoires englouties de la révolution industrielle et des deux conflits mondiaux. Ces épaves, biens culturels maritimes, sont protégées au titre du code du patrimoine. Si elles sont souvent peu anciennes, elles demeurent pourtant extrêmement fragiles. Un nouveau projet, "SOS Epaves", vise ainsi à leur conservation. Explications grâce à deux exemples choisis.

Etudie les vestiges enfouis au fond des océans pour mieux connaître l'Histoire !

3 millions d'épaves seraient encore cachées dans le fond des océans à travers le monde ! Embarque sur le galion "SVD" à la recherche de ces trésors sous-marins !

Dans l’océan Indien, au large de Madagascar, l’îlot Madame, bout de terre fermant la baie de l’île Sainte-Marie fut, entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, un véritable repaire de forbans. En mai 2024, les lieux ont fait l’objet d’une nouvelle mission archéologique, à la fois sous-marine et terrestre, dévoilant les restes d’un navire coulé dans les années 1720 et les vestiges d’un bâtiment sur poteaux. Distants seulement de 70 m, ces deux sites constituent une découverte exceptionnelle pour l’archéologie de la piraterie, thématique de recherche encore récente.

Située au large de Cannes, non loin de l’île Sainte-Marguerite, l’épave Fort‑Royal 1 tient son nom de la principale fortification édifiée sur cette île au XVIIe siècle, célèbre pour avoir accueilli en captivité le mystérieux homme au masque de fer, de 1687 à 1698. Identifié il y a quelques années, ce navire de commerce daté de l’époque hellénistique a ensuite malheureusement fait l’objet d’un pillage intense avant qu’une campagne de fouilles n’en dévoile, en 2023, les richesses insoupçonnées.

Des milliers de pirates ont sillonné les océans à la fin du XVIIe siècle. Une vie d'aventures violente qui finissait souvent par un naufrage. L'archéologie de la piraterie a pour but de réinvestir scientifiquement ces épaves qui pourraient bien disparaître avec la mode de la chasse au trésor et l'aggravation du réchauffement climatique.