A l'heure où se développent les travaux qui nous permettent d'en savoir plus sur notre fonctionnement cognitif, il est temps que les "Cahiers" s'emparent de cette thématique, tout juste affleurée dans un précédent dossier sur la mémoire. Risque de prescriptions scientistes ? Les neuroscientifiques ne sont-ils pas les premiers à nous alerter contre les "neuromythes", contre les falsifications, entre marchandisation et idéologie ?

Les recherches sur le cerveau permettent aux architectes de concevoir des espaces de vie ou de travail qui améliorent les performances et le bien-être.

La pensée et le raisonnement peuvent-ils émerger d'un tissu cérébral constitué d'entités cellulaires disjoints ? Oui, selon Cajal, non selon Golgi. L'avenir donnera raison au premier.

Tel un continent, le cerveau humain comporte des terres connues et d'autres inexplorées. Où se situe la frontière entre les deux ? Les anciens navigateurs traçaient une ligne sur leurs cartes pour matérialiser cette limite. La franchir était un saut vers l'inconnu.

Le besoin de calme s'est emparé de notre monde. Face au bruit, à l'agitation, au stress, nous cherchons à retrouver l'unité de nos pensées et de nos affects. Heureusement, les hommes et les femmes se sont posé cette question depuis des millénaires. C'est l'Orient qui a montré la voie. Mais depuis quelques années, la science occidentale rend visibles, presque tangibles, les effets positifs de ces pratiques méditatives sur le fonctionnement du cerveau, sur l'orientation de l'attention ou la régulation des émotions. A tel point que le corps lui-même en retire des bénéfices.

Notre cerveau est modifié par les addictions. En profondeur. Qu'il s'agisse d'addictions à des substances ou à des comportements, comme le jeu pathologique ou l'addiction au travail, entre autres pathologies émergentes, dites sans drogues. Les neuroscientifiques commencent à observer plus en détail ce qui se passe quand nous nous ″enchaînons″ à un produit ou à une activité aliénante.

« Le neuromarketing, c'est de la manipulation ». Telle est l'opinion la plus répandue à propos de cette discipline née de la rencontre des neurosciences et du marketing. Le neuromarketing vise à mesurer l'activité du cerveau des sujets pour les faire « mieux » consommer. Manipulation ? Ce dossier révèle que la manipulation dans le domaine de la publicité et du commerce existe depuis bien avant les neurosciences. Les techniques classiques utilisées pendant les soldes, les offres spéciales ou les prix en « 9 » : tout cela active des biais cognitifs.

Un adulte sur cent ne parvient pas à faire ce qui semble naturel à la plupart d'entre nous : parler de manière fluide et naturelle. En observant la façon dont le cerveau produit la parole, les neuroscientifiques comprennent mieux ce qui crée des blocages et comment les dépasser.

Les neuroscientifiques ont découvert une structure de notre cerveau qui allume ou éteint notre conscience. Peut-on l'utiliser pour voyager au coeur de notre esprit ?

Est-elle bleue et noire ? Ou blanche et dorée ? Les internautes se sont déchirés ces derniers mois à propos de cette robe. Les neuroscientifiques essaient de comprendre pourquoi.

Chacun a ses opinions, qu'il s'agisse de croyances, de partis pris politiques ou idéologiques, d'idées reçues, voire de stéréotypes. Pourquoi nous gouvernent-elles avec tant de force et comment les mettre de côté pour s'ouvrir aux autres ? Dans ce numéro, sociologues, anthropologues, psychiatres et neuroscientifiques nous en montrent le chemin. Nos automatismes mentaux, ancrés dans nos neurones, déterminent nos réactions sans nous laisser beaucoup de marge de liberté. Nous devons nous en affranchir. Fort heureusement, notre cerveau est équipé pour cela.

« Sadique » : ce mot est devenu d'usage courant. Mais qui sont ceux qui aiment faire mal ? Deux siècles après les écrits de Sade, les neurosciences apportent de nouvelles réponses.