Il était le favori de cette présidentielle. Il en a profité pour marteler aux oreilles des Algériens un message à la fois autoritaire et démagogique, exigeant un sursaut, des sacrifices, et faisant appel à l'orgueil national.

Le processus entrepris depuis la réélection d'Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Algérie, et conduisant à une amnistie totale des crimes commis pendant la guerre civile opposant le pouvoir et les islamistes, est en cours d'achèvement. Mais cette amnistie, qui ne s'accompagne d'aucune transition politique, a pour l'instant contribué à renforcer la logique sécuritaire de l'Etat.

Alors que, sept mois après son élection, le président algérien n'a toujours pas réussi à former son gouvernement, la liquidation du dirigeant islamiste Abdelkader Hachani sonne-t-elle le glas de son rêve de "concorde civile" ?

Alors que l'offre de pardon du président algérien aux Groupes islamiques armés arrive à expiration cette semaine et que le gouvernement d'Ahmed Benbitour vient d'entrer en fonction, la politique de "concorde civile" peut-elle enfin déboucher sur la paix ?

Quatorze mois après l'élection du nouveau président algérien, son bilan est maigre : la politique de "concorde civile" n'a pu venir complètement à bout du terrorisme, et la relance économique se fait attendre.

Son seul programme ? Que rien ne change. Malgré son état de santé chancelant, le président algérien brigue un quatrième mandat. Celui de trop, estiment nombre de ses compatriotes, jusque dans les rangs du pilier du régime : l'armée.

Absent de la scène publique depuis plusieurs mois pour raisons de santé, le président n'accorde pratiquement plus d'audiences. Hormis à quelques rares personnalités nationales et étrangères.

Alors que l'élection présidentielle a enfin été fixée au 17 avril 2014, la classe politique, paralysée, attend toujours de connaître les intentions du président sortant.

Un chef d'Etat qui n'a pas encore annoncé s'il serait candidat. Un entourage présidentiel qui le presse de le faire et accuse les services secrets de s'y opposer dans l'ombre. Des généraux qui s'en mêlent. A deux mois du scrutin, le brouillard ne se dissipe pas, au contraire !

Abdelaziz Bouteflika, qui continue d'entretenir le suspense autour de sa candidature à la présidentielle, a jusqu'au 4 mars 2014 pour annoncer sa décision. D'ici là, ses partisans les plus zélés, inquiets pour leur avenir, sont résolus à tout faire pour qu'il rempile.