Dix mois après la déroute des législatives de mars 1993, l'opposition vient de donner les premiers signes d'un réveil d'autant plus remarqué que Balladur a vécu sa semaine la plus noire depuis son installation à Matignon.

Dans "Le Choix d'agir", l'ancien ministre du Travail propose un plan d'action pour une gauche réveillée. Et elle ne s'embarrasse guère de précautions pour contredire quelques bien-pensants.

Ils l'ont promis : ils seront tous là. Rocard et Jospin, Lajoinie et Fiterman, Voynet et les autres, tous les autres. Seuls Lalonde et Waechter jouent encore les coquettes...

Contrairement à une idée très répandue et en dépit de ses graves difficultés de l'heure, la gauche dans les grandes démocraties n'est pas morte. Bien au contraire, le bilan - critique - de l'expérience gouvernementale et les bouleversements de l'économie mondiale lui donnent un rôle d'avenir.

Cet essai à contre-courant proclame la renaissance des idées socialistes et démocratiques. Une invite à la réflexion.

Rude constat pour les socialistes réunis ce week-end à Liévin : Les Français ne souhaitent pas que la gauche revienne au pouvoir. Mais Jacques Delors, lui, garde toutes ses chances...

C'est de son propre succès que la gauche sort exsangue. Elle se meurt d'avoir remporté ses trois batailles essentielles et successives : pour la République, pour la laïcité, pour la "question sociale". Elle ne renaîtra que si elle sait inventer de nouvelles armes pour réaliser son ambition fondatrice : maîtriser le progrès.

Dans l'ex-star des sixties effervescentes, la déroute du socialisme eut lieu en 1983. Depuis, une autre gauche, qui pourrait être celle des années 90, s'est reconstituée à la base.

A la veille des états généraux du PS qui s'ouvrent ce vendredi à Lyon, voici comment l'opinion considère l'opposition, ses choix, ses dirigeants et ses chances de revenir au pouvoir. Quelques confirmations et beaucoup de surprises.

Effacé, le vieux clivage qui séparait les deux France ?

Jamais président de la Ve République n'aura eu un tel pouvoir : Elysée, Matignon, Assemblée, Sénat... et que lui importe aujourd'hui l'abracadabrantesque parcours qui l'a mené de son semi-échec de mai à son triomphe de juin.