Voué à la double observation des sociétés humaines et de sa nature intime, Michel Leiris a composé un territoire littéraire balisé par la confession et les jeux de l'esprit. Entre abandon et réserve...

A l'époque du Goncourt, en 1919, Proust n'était pas encore le maître incontesté. C'était l'époque, raconte Pierre Masson, où Gide disait : « à mon avis, Valéry et Proust sont les deux qui comptent ». Proust n'était pas favori, on lui préférait, au sortir de la guerre, "Les croix de bois" de Roland Dorgelès. Lucien Daudet, foncièrement antisémite, soutenait son ami juif Proust et gagna la bataille littéraire. Ce sont les mystères de la société politique française de ce temps-là.

Dans son nouvel ouvrage, écrit "à la première personne", l’académicien revisite son passé et le nôtre, sonde un présent troublé par la haine et nous arme contre le drame multiculturaliste. Un livre d'amour, de colère, de souffrance et de combat.

Le 19 avril 1980, une foule immense accompagne l'intellectuel le plus célèbre de France jusqu'à sa tombe du cimetière du Montparnasse. Avec lui, c'est toute une époque que l'on enterre.

Jean-Paul Sartre et Raymond Aron incarnent deux visions de l'intellectuel français durant la deuxième moitié du 20e siècle : la gauche tiers-mondiste contre la droite libérale, la littérature face au savoir universitaire, la révolution contre la réforme.

Quarante ans après sa mort, le philosophe a perdu de son aura. En fouillant parmi les archives et les inédits, François Noudelmann dresse le portrait d'un "autre Sartre", plus proche de Stendhal que de Marx.