Je ne cacherai pas ma première réaction : pourquoi toujours exhumer les oeuvres du passé et réhabiliter les musiciens de jadis injustement dépréciés, au lieu de découvrir les oeuvres du temps présent ? Pourquoi revenir à Massenet ? N'avons-nous rien de neuf à montrer ? Et puis j'ai été séduite par ce "Don Quichotte" qui bouleversait mes préjugés contre la musique trop vite homologuée comme musique de la Belle Epoque. J'ai été séduite par la mélancolie qui émane de cette oeuvre et par la qualité de la représentation donnée à la Bastille.

Abordant pour la première fois "Orlando" de Haendel, Jeanne Desoubeaux situe l'opéra dans un musée où les tableaux s'animent mystérieusement sous le regard envouté d'enfants endormis. Une création à découvrir au Châtelet. Rencontre avec la metteure en scène.

Pour ses premiers pas à l'opéra, la metteure en scène Tiphaine Raffier aborde l'oeuvre emblématique de Francis Poulenc et Georges Bernanos, "Dialogues des Carmélites". Avant sa création à l'Opéra de Rouen, nous avons assisté à une répétition.

Faut-il voir dans la mauvaise humeur de la presse devant la représentation de "L'Or du Rhin" donnée récemment à l'Opéra Bastille, un nouvel exemple de l'hostilité parisienne à Wagner, rappeler l'échec de son premier voyage, puis le scandale de "Tannhauser", les hostilités chauvinistes de Barrès à Lohengrin ? À l' inverse, on rappellera l'accueil chaleureux de Berlioz se moquant des "fureurs, cris, discussions" au foyer du Théâtre Italien, l'enthousiasme de Baudelaire, de Nerval, de Fauré, le wagnérisme qu'évoque Colette avec humour et sympathie.

S'il est un mythe qui fascine, c'est bien celui de Médée, monstre au double sens du terme : l'opéra a besoin de personnages dévorés par la passion et spectaculaires, il montre le monstre. Et à se montrer souvent, le personnage évolue. Liée à l'origine au refus de la fécondité, Médée est une sorcière qui rend stérile, et qui tue les enfants qu'elle a faits. Ce thème fondamental va s'enrichir de nombreux autres : la jalousie, la vengeance, le cri, la liberté de la femme, la criminalité, la recherche de la Toison d'or...

En arborant le Faust de Charles Gounod, sous la direction musicale de Louis Langrée, Denis Podalydès brosse un portrait du héros en vieillard rajeuni par Mephistophélès. Rencontre en répétition.

Depuis que Markus Hinterhäuser en a pris la direction en 2017, le Festival de Salzbourg est redevenu le bouillant laboratoire qu'il était sous le mandat de Gerard Mortier. Si le choix des titres et des metteurs en scène programmés a fait cet été 2019 régner l'esprit d'aventure, les distributions vocales pâtissaient souvent de coupables faiblesses