Du massacre organisé le 7 octobre 2023 par le Hamas à la prolifération des régimes illibéraux, la philosophe s'interroge sur un concept malmené dans « La Clinique de la dignité » (Seuil).

Avec la montée des radicalités politiques et religieuses, nous sommes collectivement tentés par la restriction des libertés au nom de l'ordre républicain. Au risque de renier nos principes démocratiques. L'analyse se poursuit par un entretien avec la juriste Nadine Strossen qui déclare : « Censurer ceux qui veulent votre mort revient à se tirer une balle dans le pied ».

Dignité. La notion peut paraître vague. Pourtant, comme le dit l’historien Pierre Rosanvallon dans l’entretien qu’il nous a accordé en compagnie de la philosophe Cynthia Fleury : « Le mot “dignité” fait partie, comme le mot “respect”, de ceux qui donnent une nouvelle respiration au langage politique et qui entrent en résonance avec ce que sentent et vivent les gens.

Inégalités croissantes, dépendance des personnes âgées, crise du climat... Face à l'augmentation des conditions de vie indignes, la philosophe plaide pour une société qui donnerait la priorité au soin. Et au souci de l'autre.

« Être moderne » a longtemps désigné une promesse de progrès, de liberté et de justice. Aujourd’hui le réchauffement climatique, une crise économique sans fin, la défiance à l’égard de la technique ou les excès de l’individualisme manifestent au contraire un doute sur la supériorité de notre présent sur le passé. Sommes-nous donc condamnés à être antimodernes ? Ce dossier, coordonné par Michaël Fœssel et Jonathan Chalier, se penche sur l’héritage de la modernité, dont le testament reste ouvert et à écrire. Sommaire. Tous antimodernes ?, introduction.

En l'espace de quelques décennies, le modèle républicain, qui exigeait que les individus deviennent des citoyens, a été mis au placard au profit de conceptions multiculturalistes anglo-saxonnes. Retour sur un basculement politique et social.

Quel rapport entretient-on avec le monde, avec autrui, avec le travail ou les loisirs, avec la nature ou avec l'art ? Est-ce un rapport résonant ou est-ce un rapport plutôt muet ? Est-ce que ça vibre ou est-ce plutôt éteint ? « La relation au monde est perçue aujourd'hui - sur le plan culturel et pratique - comme nécessitant correction et réparation », nous dit Hartmut Rosa dans "Résonance".