Avec les injonctions répétitives du Conseil de l'Europe à la France concernant une interdiction claire de la fessée dans sa législation, de plus en plus d'ouvrages sur une éducation sans fessées et même sans cris ni punitions sont publiés. Pourtant, l'oppression et le manque de respect de ce qu'est un enfant y sont souvent manifestes.

Dans mes errances sur le Net, je me suis attardée sur un article contre la parentalité positive. Ce petit blog habituellement suivi par une poignée d'habitués s'est retrouvé soudain avec plus de 500'000 lecteurs. Et des commentaires par centaines, sur le thème de "moi aussi, j'en ai marre...".

Il a rangé sa chambre, elle a débarrassé la table, il a progressé en dictée : faut-il les récompenser avec de l'argent ? Les efforts de nos enfants méritent-ils un salaire ?

Alors que l'éducation est reconnue comme un droit humain essentiel, près de 800 millions d'adultes dans le monde sont analphabètes.

Contrairement à une idée très ancrée dans l'opinion, les idées de Mai 68 ont peu influencé l'institution scolaire, travaillée depuis toujours par une querelle entre anciens et modernes.

Depuis l'Antiquité, les grands penseurs de l'éducation sont loin d'avoir parlé d'une seule voix. Si, pour tous, philosophes, moralistes, théoriciens ou praticiens, l'éducation était la pierre de touche pour construire un monde répondant à leurs attentes, certains jugeaient nécessaire de façonner les jeunes générations, prônant parfois le formatage ou l'endoctrinement. D'autres, plus humanistes, ont défendu la liberté de l'enfant et un enseignement plus démocratique.

"Propos sur l'éducation" du philosophe Alain est devenu la référence du courant néorépublicain. Mais ce penseur paradoxal, pour qui l'éducation devait mener à la paix et au bonheur, avait aussi des idées très progressistes.

"Il faut cinquante ans pour faire un homme", disait Platon. Mélangeant classicisme et une modernité parfois étonnante, ce philosophe grec élabore dans son Académie un programme d'étude pantagruélique, réservé aux âmes bien nées de la cité.

Rhétorique, géométrie, musique... Le Moyen Age a dispensé un enseignement intellectuel exigeant et parfois audacieux, malgré la surveillance des autorités religieuses, réservé cependant à une petite élite.