Tout en condamnant le désir d'enrichissement, Adam Smith a parié sur le fait que son inéluctable progression ouvrait la voie à une société plus dynamique et plus prospère, capable de résister à la « tyrannie des États » comme à la « jalousie des marchands ».

Depuis sa naissance, le capitalisme fait l'objet de violentes attaques. Hier soupçonné d'être un instrument de domination, aujourd'hui accusé de détruire la planète, il s'adapte, se reformule. Et résiste.

Les économistes sont-ils membres d'une secte ésotérique, des poètes méconnus ou des agents secrets en mission ? Grâce aux pouvoir de la BD, "Alternatives économiques" lève le voile sur leurs formules les plus mystérieuses : la planche à billets, la trappe à liquidité, la destruction créatrice, le prêteur en dernier ressort, la maladie hollandaise, la main invisible, la stagnation séculaire, le passager clandestin, les externalités négatives, l'aléa moral.

Un récent manuel propose de renouveler l'enseignement de l'économie. Yann Algan a participé à l'élaboration de cet outil, qui reste perfectible selon Florence Jany-Catrice. Entretien croisé.

Le capitalisme représente une source incomparable de création de richesse. Mais il n'est pas gratuit, le capitalisme a un coût. C'est pourquoi il a été contesté depuis qu'il existe. "Capitalisme est un mot de combat" écrivait l'économiste français François Perroux dans la première phrase de son "Que sais-je ?" consacré au sujet, en 1960. Aujourd'hui, le combat doit être mené par le capitalisme réel, tel qu'il se pratique, ne respecte ni la planète ni les gens. La bataille doit être menée pour corriger les sept péchés du capital. Sommaire. La planète à terre. La maladie de la rente.

Economiste le plus célèbre de sa génération, le Français Thomas Piketty a publié en 2019 son nouvel ouvrage, "Capital et idéologie". Il y critique l'évolution de la social-démocratie, qui a abandonné les moins favorisés au profit des plus diplômés, faisant ainsi les affaires du capitalisme et creusant les inégalités. Il prône un "socialisme participatif", qui dépasserait le capitalisme actuel, grâce à plusieurs éléments clés : plus de pouvoir donner aux salariés, refonte de la politique fiscale, hausse des investissements dans l'éducation, etc.

Les économistes étudient peu le réchauffement climatique. Par rejet de l'économie politique et par crainte de ne pas être publiés dans les revues de prestige.

Le 24 février 1885, l'économiste anglais prononce sa leçon inaugurale de la chaire d'économie politique, présentant à cette occasion sa vision de la nouvelle science économique.

Tout lui sourit : un Nobel à 46 ans, 500 chercheurs dans le monde pour diffuser sa méthode. Pourtant, pas d'arrogance chez cette spécialiste du développement qui ne jure que par le terrain et se méfie des idées toutes faites. Portrait et entretien.