Né en 1972, Miguel Gomes a d'abord été critique de cinéma avant de réaliser des courts-métrages remarqués, jusqu'à son premier long-métrage en 2004, "la Gueule que tu mérites". En 2008, cette "étoile montante du cinéma portugais" présente "Ce cher mois d'août" à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes, puis ses "Mille et Une Nuits" en 2015 et, co-réalisé avec Maureen Fazendeiro, "Journal de Tûoa" en 2021. Au moment de cette conversation, il sortait d'une résidence d'écriture pour l'un de ses projets en cours : adapter un imagier pour enfants.

Malgré une censure impitoyable, le cinéma iranien indépendant s'est ménagé une place privilégiée dans les plus grands festivals, Cannes en tête. Abbas Kiarostami, Jafar Panahi, Asghar Farhadi... Dès les année 1990, les cinéphiles français ont déroulé le tapis rouge à ces réalisateurs plus ou moins critiques du pouvoir, dont les oeuvres ouvraient une fenêtre sur ce pays corseté. Aujourd'hui, ce septième art s'est normalisé au contact du grand public international, mais la révolte actuelle devrait faire émerger des films toujours plus contestataires.

Il y a d'abord eu le succès de son film "Tout simplement noir", en 2020. Il y a ensuite eu, l'année suivante, le César du meilleur espoir masculin. Et il y a aujourd'hui une série Netflix nommée "En place". Le pitch ? Un éducateur de quartier se retrouve par hasard dans la course pour devenir président de la République. Un postulat pas très étonnant, quand on connaît le parcours de Jean-Pascal Zadi.

Originale et splendide réalisation historique traitant des purges staliniennes, "Le Capitaine Volkonogov s'est échappé" a valu au couple de réalisateurs, exil et menaces pour leur vie.

En 1939, ce qui aurait dû être le premier festival de Cannes fut annulé, pour cause de déclaration de guerre. En 1946, le festival en question reprit officiellement, présentant un panorama de la production cinématographique mondiale, telle qu'elle renaissait de ses cendres. Entre ces deux dates, à travers six années d'un conflit qui a déchiré l'Europe et le monde entier, le cinéma a survécu. Il a fait plus que survivre.

Marco Bellocchio appartient au comité restreint de la« Génération 60 », à laquelle nous avions consacré un dossier à la fin de 2019 (voir no 705). Étonnant de vitalité et de créativité à 83 ans, il consacre, dans "Esterno notte" pas moins de cinq heures de film à l'enlèvement et à l'assassinat d'Aldo Moro, l'un des grands traumatismes de l'histoire italienne de la seconde moitié du XXe siècle.

Femmes et hommes endimanchés se tiennent loin de la caméra. Le friselis des frênes fait concurrence au son des voix : la discussion, en russe, porte sur celui que l'on définit alors comme un explorateur, Pierre Kropotkine (Alexeï Evstratov). On dit qu'il serait récemment devenu anarchiste au contact des ouvriers de l'horlogerie de Saint-Imier, en Suisse, épicentre dans les années 1870 d'un mouvement anarchiste en expansion. Sommaire. Forces tranquilles, la critique du film. Spectres de la technique, entretien avec Cyril Schaublin.

Le 18 mars 2018, Vladimir Pouline s'apprête à être réélu président. Comment la Russie a-t-elle changé depuis vingt ans ? Socialement, culturellement et politiquement. Notre dossier spécial. Sommaire. La Russie sous Poutine. Les cinq secrets du "tsar". Le grand retour des cosaques. La deuxième puissance militaire du monde. Les chiens de guerre du Kremlin. "Libérez le metteur en scène". Oleg, roi du parmesan patriotique. Les dissidents de l'info. Ludmila Oulitskaïa : "Poutine ne s'intéresse pas à la littérature". Littérature : les dix héritiers de Gogol. Cinéma : La Russie à l'américaine.

Lorsque "Joe Hill" remporte le Prix du Jury (présidente Michèle Morgan) au Festival de Cannes en 1971, son réalisateur, Bo Widerberg en est à sa troisième récompense sur La Croisette (Pia Degermark avait auparavant obtenu le prix d'interprétation féminine pour "Elvira Madigan", et "Adalen 31" reçu le Grand prix du Jury (président Luchino Visconti). Le cinéaste ayant par ailleurs trois de ses films ("Le Quartier du corbeau", "Adalen 31" et "La Beauté des choses") nommés pour l'Oscar élu Meilleur film en langue étrangère.

"Buongiorno, notte", ce film de 2003 auquel nous consacrons ce numéro, est un des sommets, esthétique et moral, de l'oeuvre de Bellocchio. Le maître de Bobbio a bien voulu nous soutenir dans cette entreprise, en nous autorisant à publier des documents exceptionnels. Nous sommes heureux de livrer les réflexions croisées des collaborateurs de "L'Avant-Scène Cinéma" sur ce moment décisif du cinéma d'aujourd'hui. Sommaire. Notes de Marco Bellochio sur "Buongiorno, notte". A propos "Buongiorno, notte", histoire de la mélancholie. Les dessins préparatoires de Marco Bellochio, portfolio.

"L’Homme de la cave" nous entraîne sur les rives d’un cinéma où nous ne nous sentons pas franchement à l’aise, et le personnage autour duquel tourne toute l’histoire, cet homme de la cave, n’est pas de ceux auxquels nous pouvons facilement nous identifier. Parce qu’il apparaît très rapidement comme étant un chantre du négationnisme, il est de ceux qui nient ou minimisent l’Holocauste. Apparemment dans un but de vérité historique, en réalité bien sûr pour des raisons de haine raciale. Un thème qui sent le soufre et que le cinéma n’aborde que du bout des doigts.