Au musée d'Orsay, l'exposition "L'Art est dans la rue" ressuscite l'âge d'or de l'affiche illustrée. Et son emprise, inouïe, sur le paysage urbain de la Belle Epoque...

Le musée d'Orsay, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, consacre une passionnante et riche exposition à un sujet trop souvent mis à l'écart de l'histoire de l'art : l'affiche. Avec "L'art est dans la rue", honneur est enfin fait, sans hiérarchie, aux grands artistes qui s'y sont livrés, de 1870 à 1910, qu'ils relèvent du champ pictural ou aient principalement oeuvré dans le domaine de l'illustration. Élise Dubreuil, co-commissaire et conservatrice en chef Arts décoratifs au sein de l'institution parisienne, a répondu à nos questions. Enthousiasmant !

Comment l'affiche illustrée a-t-elle métamorphosé la ville dans la seconde moitié du XIXe siècle? En collaboration avec la BnF, le musée d'Orsay s'empare du sujet en réunissant plus de deux cents oeuvres de Chéret, Thiriet, Toulouse-Lautrec, Mucha, Bonnard... Et le musée d'Albi, lui aussi, consacre une exposition à l'art de l'affiche.

Cette affiche de propagande patriotique patronale américaine est destinée à soutenir l’engagement des femmes dans l’effort de guerre (6 millions d’ouvrières) pendant la Seconde Guerre mondiale. « Rosie la Riveteuse » – appellation rétrospective, au moment de sa réédition en carte postale en 1985 – fait référence aux ouvrières de l’armement et de l’aéronautique militaire chargées de l’assemblage des bombardiers à l’aide de rivets. La femme est présentée comme capable de tenir le pays en l’absence des hommes partis au front en Europe et dans le Pacifique.