Une fondation accueille, dans la capitale iranienne, deux cents jeunes filles pauvres victimes d'abus sexuels. Trente-cinq ans après la révolution islamique et sous l'impulsion d'une exilée de retour, les tabous sont bousculés. En toute discrétion.

Jusqu'à la révolution islamique de 1979, Mohammad Reza Pahlavi et sa famille passent l'été au bord de la Caspienne et l'été en Suisse. Les photos de leurs pérégrinations, destinées à charmer les Occidentaux, alimentent la colère populaire et suscitent la fureur des mollahs.

Star internationale et objet de nombreuses critiques dans son pays, le cinéaste iranien signe "Un héros", grand prix à Cannes, aujourd'hui en piste pour les Oscars. Portrait d'un esprit libre.

L'ayatollah Ebrahim Raïssi a été élu le 18 juin 2021 huitième président de la République islamique d'Iran avec 62,7 % des suffrages, mais surtout avec 51,5 % d'abstention et 13,4 % de bulletins nuls. Pour la première fois depuis 1997, le ministère de l'Intérieur n'a pas publié les résultats détaillés : un blocage bureaucratique, un mépris pour les électeurs ou le constat que cette élection était un plébiscite ?

Avec "Un héros", le cinéaste iranien revient dans son pays natal pour filmer une nouvelle histoire de rédemption impossible. Récompensé du Grand Prix au dernier Festival de Cannes, ex aequo avec Juho Kuosmanen, le réalisateur d'"Une séparation" décrypte pour "Première" son processus de création.

"Là où Dieu n'est pas" et "Mon pire ennemi" rompent à plus d'un titre avec "Bassidji" (2009) et "Iranien" (2014) , où Mehran Tamadon initiait un dialogue avec des miliciens puis des mollahs défenseurs de la République islamique. Devant la caméra, cette fois, plus d'adversaires politiques, mais des Iraniens exilés après avoir subi interrogatoires et tortures dans les geôles du régime. Sommaire. Se (dé)prendre au jeu, critique des films. Les bourreaux filment aussi, entretien avec Mehran Tamadon.