Ces républicains "à l'ancienne", attachés à la laïcité plus qu'au "vivre-ensemble", aux devoirs de citoyen plus qu'au droit à la différence, le jeune président les a séduits, utilisés, puis déçus, voire humiliés. Ils s'appellent Jean-Michel Blanquer, Jean-Pierre Chevènement, Zineb El Rhazoui ou Amine El Khatmi. Ils croyaient - naïvement ? à la mue républicaine d'Emmanuel Macron. Récit de ces déconvenues et manigances. Sommaire. Zigzags à l'Elysée, comment Macron a flingué le camp laïque. Chapitre 1, Le Printemps républicain, le mouvement laïque déboussolé.

Ces dernières années, l'idée d'inclure la laïcité au fameux triptyque républicain a germé dans les discours de certains politiques. Destinée à mieux protéger ce principe, cette proposition pourrait en fait brouiller la portée de la devise originelle et ne pas rendre service à ce grand et beau concept.

L’adoption de loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République a été marquée par la volonté d’administrer une laïcité réduite au statut de valeur et celle de sanctionner les communautés plutôt que les individus. Aujourd’hui, la question laïque est récupérée par le nationalisme.

Dans une attaque commise le 23 octobre 2019 contre un lieu de culte à Bayonne, deux personnes ont été gravement blessées par balles après une tentative d’incendie. Ce lieu était une mosquée et ces personnes des musulmans. Après les condamnations officielles d’usage, on a vu se développer une variété d’interprétations tendant à relativiser les faits : sur la caractérisation des faits en attentat, la santé mentale de l’auteur, affilié un temps au Rassemblement national, ou encore une sinistre comptabilité comparative des violences, bien réelles, exercées contre les cultes en France.

Face aux furies identitaires qui confondent la laïcité avec une religion civile, il faut rappeler que la liberté de conscience se fonde sur l’égalité des droits et implique un espace d’entente entre croyants et non-croyants.

Le président Emmanuel Macron a mis en garde, le 18 février 2020, contre le « séparatisme islamiste » qui menacerait des cités françaises. Il prétend y remédier en réduisant le nombre d’imams étrangers et en réglementant plus rigoureusement l’apprentissage de l’arabe. La crainte de l’intégrisme musulman et de ses liens supposés avec le djihadisme continue d’alimenter les polémiques.

Le souhait d’éduquer à la laïcité semble faire consensus, tant dans le monde politique, au sein des débats publics qu’à l’Education nationale. Pourtant, il a une histoire récente. Ainsi, les programmes d’enseignement d’histoire et d’éducation civique ont, jusqu’aux années 1990, relativement peu abordé la laïcité. Cette évolution renvoie à une tendance globale des sociétés occidentales, qui consiste à « pédagogiser » les problèmes ou les questions de nature sociale, c’est-à-dire à les transférer aux systèmes éducatifs afin qu’ils les résolvent.

Comment les questions de religion s'expriment-elles à l'école, de la part des élèves ? Quels sont les problèmes réellement rencontrés par les enseignants, chefs d'établissement, infirmières scolaires ? Comment y répondent-ils ? Nous publions ici quelques-uns des résultats d'une enquête sur des situations de travail en collège et lycée, menée par le laboratoire Education Cultures Politiques de l'université Lyon 2, sous le nom de Redisco (Religions, discriminations et racisme en milieu scolaire).

Selon les histoires et contextes propres à chaque pays, la laïcité peut s’exprimer de multiples façons. Contrairement aux idées préconçues que l’on peut avoir sur le Mexique, la laïcité y est un principe revendiqué de manière très ancienne mais aussi radicale, notamment dans le domaine politique. Pour autant, cette conception de la laïcité se trouve aujourd’hui défiée par de multiples contournements des règles édictées et l’appel au respect des textes internationaux relatifs aux droits de l’homme.

On a vu ces derniers temps la défense, un rien polémique, d'une laïcité "intransigeante" et d'une école qui serait plus "exigeante"s 'ouvrir à l'expression de pensées nettement moins policées et beaucoup plus extrêmes. Nous vous proposons ici une réflexion qui alarme sur ces rapprochements et invite à décortiquer les discours.

A la veille de la présentation du projet de loi contre le séparatisme, le premier secrétaire du PS Olivier Faure dévoile la nouvelle doctrine de son parti : "Dur avec l'islamisme radical et dur avec les causes sur lesquelles il prospère".