Fidèle à sa réputation punk et outrancière, Angélica Liddell signe "Dämon", une performance cathartique d'une puissance inégalable, traversée par de belles images de théâtre. Le spectacle choc du dernier Festival d'Avignon.

On se souvient de l'avertissement par lequel Brecht terminait son "Arturo Ui". On se souvient de sa mise en garde contre la bête immonde, dont le ventre est encore fécond. L'écrivain eut le malheur de traverser la période de la montée et de l'accession au pouvoir du nazisme. Il fut ainsi un témoin privilégié, et extraordinairement perspicace, du processus qui mena à la Deuxième Guerre mondiale. Ses analyses, d'une remarquable pertinence, se retrouvent dans un certain nombre de ses pièces, au premier rang desquelles on doit citer "Grand-peur et misère du IIIe Reich".

Le metteur en scène Arthur Nauzyciel de l'American Repertory Theater de Boston et les acteurs reprennent leur chef-d'oeuvre "Julius Caesar" en anglais. La pièce n'a jamais hélas semblé si en phase avec la réalité politique. Rencontre avec Arthur Nauzyciel, au TNB qu'il dirige à Rennes, pour revenir sur cette puissante aventure franco-américaine.

Sept heures pour "Le Soulier de satin", douze pour "2666" et jusqu'à vingt-quatre heures pour une mise en scène de Thomas Jolly ! Les pièces-fleuves se multiplient et suscitent l'enthousiasme du public

Olivier Py présente une ambitieuse rareté, "Peer Gynt", la pièce d'Ibsen et l'opéra de Grieg, en un seul spectacle. L'occasion de revenir avec l'auteur, metteur en scène, et directeur du Châtelet sur son goût immodéré du "grand théâtre".

Certains hommes de théâtre disparaissent et tombent immédiatement dans l'oubli, parfois injustement. Ce n'est certes pas le cas de François Tanguy. Dès l'annonce de sa mort, le 7 décembre 2022, l'émotion fut vive et l'on put mesurer la place singulière et décisive que le fondateur et animateur du Théâtre du Radeau occupait et continue d'occuper au sein du théâtre contemporain. Les publications d'articles, de numéros de revues ou d'ouvrages se succèdent et attestent d'un intérêt qui ne se dément pas.

Si récurrence vaut tendance, je dirais qu'il se passe quelque chose, en ce moment, autour de la figure de "Phèdre". À l'heure où j'écris ces lignes, pas moins de quatre mises en scène du texte de Racine se succèdent aux quatre coins de l'Hexagone.

Dans un huis clos entre mémoire artificielle et oubli, Boris et Betty, atteints d'Alzheimer précoce, voient leur quotidien bouleversé par l'arrivée de Bina48, un robot conversationnel introduit par Barbara du centre de santé. Un théâtre du langage où les mots se cherchent, se brisent et se recomposent en une poétique du fragment.

Une fillette roumaine manque l'école pour soutenir sa mère hospitalisée, qui ne parle pas français. Un conte mâtiné de fantastique, sensible et poignant.

C'est au cours de leur formation au sein de l'École internationale de théâtre Jacques Lecoq que se sont rencontrés les membres de la compagnie BPM. C'est par là qu'il faut commencer, dans la mesure où les cinq jeunes comédiens qu'on peut découvrir en ce moment au Théâtre La Scala, boulevard de Strasbourg, incarnent l'excellence qui caractérise la formation de ce vénérable établissement. Et de fait leur spectacle, Frantz, répond parfaitement à ces promesses.