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Les |Mauvais tisserands. "Grand-peur et misère du IIIe Reich" de Bertolt Brecht

Bulletin : Europe 1151
01 mars 2025
Auteurs
Numéros de page :
pp.306-309
On se souvient de l'avertissement par lequel Brecht terminait son "Arturo Ui". On se souvient de sa mise en garde contre la bête immonde, dont le ventre est encore fécond. L'écrivain eut le malheur de traverser la période de la montée et de l'accession au pouvoir du nazisme. Il fut ainsi un témoin privilégié, et extraordinairement perspicace, du processus qui mena à la Deuxième Guerre mondiale. Ses analyses, d'une remarquable pertinence, se retrouvent dans un certain nombre de ses pièces, au premier rang desquelles on doit citer "Grand-peur et misère du IIIe Reich". Cette oeuvre, composée de vingt-quatre tableaux (plus quelques scènes inédites ajoutées en 20 14 par Pierre Vesperini à sa nouvelle traduction aux éditions de L'Arche), est sans aucun doute l'une des plus importantes du dramaturge. Elle trouve hélas aujourd'hui, pour le spectateur qui y est confronté, des échos qui ne sont guère réjouissants. C'est pourtant pleins de combativité et d'énergie que nous sortions du théâtre de l'Odéon au terme des deux heures et quart du très beau spectacle conçu par Julie Duclos.