En 2020 les éditions Monsieur Toussaint Louverture se lancent dans un important travail de réédition avec une nouvelle traduction de la série de Lucy Maud Montgomery, best-seller dès sa parution. D'où vient ce succès international ?

Des "psys", des cognitivistes et une linguiste dressent un état de la recherche, portent leurs regards - complémentaires - sur l'enfance. L'un souligne combien la saisie de cet "objet d'étude" a évolué. Une autre piste l'altruisme du bébé, la troisième repère comment, plus grand, il interagit et console le héros d'une fiction... le psychanalyste cherche le sens d'une conduite adolescente à risques, l'imagerie du cognitiviste montre l'aire cérébrale mobilisée par le plaisir puis celle de l'appréciation du danger, encore immature... Et comment vit-on en 2022 les différences d'âges, de sexes ?

Quand on évoque des personnages d'enfants pauvres dans la littérature de jeunesse, on pense le plus souvent à Rémi de Sans Famille, à Oliver Twist ou à Gavroche... Et les filles ? A part peut-être la triste « petite fille aux allumettes », on n'en connaît pas beaucoup...

Cent ans après sa naissance, que reste-t-il de l'oeuvre de Gianni Rodari en France ? Dignement commémoré en Italie comme l'un des plus importants auteurs jeunesse que le pays ait jamais connu, le poète, romancier et essayiste transalpin aura connu quelques "moments" français, principalement dus à l'acharnement d'une poignée d'éditeurs.

S'inspirant des mots de François Rabelais, repris par John Green dans "Qui est tu-Alaska ?" (2007), les deux auteurs Tom et Nathan Lévêque n'ont pas voulu passer à côté du « Grand Peut-Etre » qu'est pour eux la littérature ado et nous proposent de plonger dans ce guide.

Il y a dix ans, paraissait "Je cherche un livre pour un enfant", premier guide de Sophie Van der Linden sur la littérature jeunesse aux éditions Gallimard jeunesse. Depuis, ce secteur n'a cessé de se développer - notre Revue en témoigne - et l'autrice s'est remise à la tâche pour tenter de répondre aux besoins de repères et de conseils d'un large public à travers ce nouveau guide au titre ambitieux...

Voyage au pays des Helvètes... serait un bon sous-titre, nous a-t-on soufflé. La référence à Astérix permet de dire une affection. Elle souligne que le regard porté est à 100 % français. Des Italien.ne.s, des Allemand.e.s auraient ouvert d’autres portes, bien sûr. Mais, que serait une lecture tchèque ou anglaise de la Suisse ? Il ne s’agit pas seulement de la complicité linguistique, ni de la connivence culturelle que nous avons avec une fraction du territoire, et qui ont joué à plein dans nos choix.

Pour la première fois depuis sa création en 2002, le Astrid Lindgren Memorial Award (ou prix ALMA), a été attribué à un Français, l'auteur Jean-Claude Mourlevat. Ce prix, appelé « Prix Nobel de la littérature jeunesse », a été mis en place par le gouvernement suédois en hommage à l'autrice Astrid Lindgren. Il est attribué chaque année à une personne ou à une organisation pour leur contribution remarquable à la littérature jeunesse. Jean-Claude Mourlevat a eu la gentillesse de répondre à nos questions alors qu'il est pris dans un tourbillon médiatique international.

« Pour Julek, mon petit aventurier », peut-on lire en dédicace du livre "Où finit le monde ?", illustré par Maria Dek et écrit par Davide Cali, sorti en 2020. La nature est au centre des ouvrages jeunesse de l'illustratrice polonaise, qui invite ses petits lecteurs à explorer leur environnement pour y vivre de petites ou grandes aventures.

Le Livre représente un chiffre d'affaires modeste au Portugal, et avec 10,3 millions d'habitants, les éditeurs ne peuvent parier que sur un plus petit nombre encore de lecteurs (le Brésil déclinant la langue avec ses spécificités). Mais les petits et les jeunes lecteurs y sont servis par des grands ! En dix ans, les distinctions internationales et prix saluant le travail des éditeurs, auteurs et illustrateurs du pays se sont multipliés, notamment à la foire de Bologne, grand espace européen de commercialisation et de reconnaissance.

Bon an mal an, nous apprenons que tel ou tel éditeur perd son indépendance pour entrer dans un groupe ou un autre et nous nous y sommes habitués. Cette fois, c'est Hachette, premier groupe éditorial français et numéro trois mondial, qui change de mains. Ces nouvelles mains sont celles d'un homme d'affaires promoteur d'idées dangereuses. Faut-il s'inquiéter ou penser que la plasticité de l'édition fera face ? Il est trop tôt pour avoir la réponse, les questions se bousculent pourtant.