Les trajectoires de reconnaissance entre générations sont mises en scène au cinéma, particulièrement américain, comme le montrent Ghislain Benhessa et Nathalie Bittinger. A partir des années 1960, le Nouvel Hollywood prend acte de la crise de transmission qui affecte les générations : il ne s'agit plus pour les fils de se disputer l'héritage du père, mais pour le jeune "rebelle sans cause" d'endurer les tourments d'un parcours incompris par les adultes. Aujourd'hui, le cinéma s'attaque à la violence et à la vacuité existentielle d'une jeunesse qui ne cherche plus à se révolter.

Plutôt que d'enfermer et de "déradicaliser" les jeunes djihadistes, il faut entendre la question de confiance qu'ils posent à la démocratie. Dans le vide du pouvoir de la démocratie, l'adolescence est ce temps de crise où l'individu doit se produire lui-même. Il peut être séduit par l'imaginaire totalitaire du djihadisme et sa promesse d'une communauté.

On a tous quelque chose qui nous donne envie de nous lever le matin, qui nous rend heureux, qui donne du sens à notre vie... Ici, seize ados nous racontent ce qui leur fait chaud au coeur.

Des "psys", des cognitivistes et une linguiste dressent un état de la recherche, portent leurs regards - complémentaires - sur l'enfance. L'un souligne combien la saisie de cet "objet d'étude" a évolué. Une autre piste l'altruisme du bébé, la troisième repère comment, plus grand, il interagit et console le héros d'une fiction... le psychanalyste cherche le sens d'une conduite adolescente à risques, l'imagerie du cognitiviste montre l'aire cérébrale mobilisée par le plaisir puis celle de l'appréciation du danger, encore immature... Et comment vit-on en 2022 les différences d'âges, de sexes ?