Avec 130 élus, LR et UDI limitent la casse, mais concèdent une défaite historique qui laissera des traces

Derrière les candidats de droite, des réseaux très puissants n'hésitent plus à se réclamer d'une identité forte, des valeurs de l'ordre moral, de la famille et de la religion. Feront-ils le prochain président de la République.

Christian Estrosi n'en finit plus de remercier les socialistes pour son élection à la tête de la région Paca. De son côté, Eric Ciotti, son meilleur ennemi, défend la ligne de Nicolas Sarkozy. Ambiance garantie. Prémices de la guerre des droites ?

Tel un ado en fin de puberté, la droite de Jean-François Copé veut en finir avec les complexes. Un concept apparu en l998 face à la montée du Front national.

Malgré une unité de façade retrouvée derrière son candidat, la droite française est plus fracturée que jamais. Défections, dépit, défiance... : décryptage des dégâts de l'affaire Fillon.

Le présent article constitue la suite de l'analyse de la campagne présidentielle de 2012 que nous avons publié sous le titre : ″Bilan : droite déconsidérée, gauche inactivée″ dans notre numéro 171 (septembre-octobre 2012).

Comment va la droite ? Mal, alors que l'effondrement de François Hollande dans les sondages aurait dû lui offrir l'occasion de reprendre la main. La question est de savoir d'où vient l'erreur. De la montée du Front national, sûrement. Encore faut-il expliquer ce phénomène, dont la responsabilité n'est pas seulement imputable à la crise.

Cela s'appelle un coup de semonce. Un ancien Premier ministre qui s'interroge sur l'équilibre au sommet de l'Etat, sur les rapports entre le pouvoir politique et les corps intermédiaires, bref, sur ce qu'il appelle la République du leadership dans une société française marquée par l'anxiété, voilà qui peut susciter le débat.

La droite républicaine a remporté aux élections municipales une victoire d'une ampleur historique, supérieure, par le nombre de villes conquises (environ cent cinquante) aux triomphes socialistes de 1977 et de 2008, qui avaient tous deux préparé le succès de la gauche aux présidentielles suivantes. Et pourtant, malgré un second succès prévisible aux européennes, malgré le prolongement de l'impopularité record du président Hollande, l'horizon de son opposition ne s'est pas éclairé, bien au contraire...

Que le clivage droite/gauche structure, depuis la Révolution française, la vie politique française semble relever de l'évidence.

L'organisation fédératrice de la droite a certes des bureaux rue Saint-Domininique. Pour le reste... Et c'est le principe même d'une liste unique de l'opposition pour les européennes qui est aujourd'hui en question.