Plus d'un demi-siècle après sa parution, le livre de Galbraith sur la Grande Dépression fait de nouveau un tabac. Relecture critique d'un classique

2009 = 1929, l'histoire peut-elle se répéter ?

En 1929 comme en 2008, la crise a été précédée par un élargissement du fossé entre riches et pauvres. Reste à démontrer le lien de causalité.

Beaucoup comparent la crise d'aujourd'hui avec celle de 1929. Une comparaison justifiée en raisonde l'importance du choc. Et peut-être aussi du temps qu'il faudra pour s'en remettre.

L'Europe et sa monnaie ressemblent aujourd'hui au ″Titanic″, aux trois actes magistralement filmés par James Cameron. L'impact. Presque rien, une lumière qui vacille. Le silence. Nos chefs d'Etat se réunissent et signent un ″accord historique″. Tout va bien, l'orchestre continue.

Élève paresseux, jeune bohème désargenté, soldat discipliné durant la Première Guerre mondiale, l'homme se révèle - avec toutes ses obsessions - à l'heure de la défaite... A la tête de ce qui n'est alors qu'une petite formation politique, il profite des crises morale, économique et politique pour accéder au pouvoir en 1933. Voici les conditions qui ont rendu cela possible.

La crise actuelle est souvent comparée à celle de 1929. A tort : si toutes deux ont commencé par un krach financier, leur dynamique et leur scénario d'évolution sont très différents.

Dans les années 1930, la thésaurisation excessive (responsabilité) de l'or dans la Banque de France a diminué la monnaie en circulation, et la passivité du gouvernement (culpabilité) a accentué les effets de la Grande Dépression.