En lâchant l'Afghanistan pour l'Irak fin 2001, il apparaît de plus en plus que les Etats-Unis ont commis une erreur lourde de conséquences. Plusieurs publications françaises et américaines aboutissent à ce constat.

Officiellement, l'or noir n'est pas le motif du conflit entre les Etats-Unis et l'Irak. Reste que l'Amérique de George Bush ferait une bonne affaire en mettant la main sur les deuxièmes réserves mondiales. Comme au début du XXe siècle, quand les hommes d'affaires anglais, américains, hollandais et, dans une moindre mesure, français obtinrent leurs premières concessions.

Elles montrent que trois ans d'occupation de l'Iraq par les armées anglos-américaines a fait trois fois plus de morts que la bombe d'Hiroshima.

Aux Etats-Unis, comme en Europe, on associe généralement le mouvement pour la paix à la gauche. Mais l'existence d'une contestation de droite, tenant du filet d'eau à l'origine, infirme cette catégorisation. L'échec catastrophique de la guerre en Irak est en train de transformer ce ruisseau en rivière. Le phénomène pourrait menacer l'hégémonie des conservateurs sur la politique américaine.

Quatre ans après son déclenchement, l'échec de la guerre américaine en Irak est patent sur les plans politiques et militaire, mais aussi dans le domaine de la reconstruction.

Les services de renseignement américains, ont rendu publique leur "quasi-certitude" que l'Iran avait interrompu son programme nucléaire d'armement depuis 2003. Cette révélation contrecarre les desseins guerriers de la Maison Blanche.

En adoptant de nouvelles tactiques de contre-insurrection, y compris en utilisant le service d'anthropologues, l'armée américaine remporte quelques succès en Irak. M. John McCain, le candidat républicain à l'élection présidentielle de novembre 2008, a même déclaré que les Etats-Unis étaient en train de gagner la guerre.

Depuis l'intervention en Irak de la coalition dirigée par les Etats-Unis, engagée en 2003 et toujours en cours, l'Irak est à feu et à sang.

L'offensive de George Bush sera sans doute victorieuse. Mais elle a commencé par un échec : la Berezina diplomatique essuyée par les Etats-Unis à l'ONU. Le président américain a beau désigner la France comme bouc émissaire, il a dû se résigner à faire la guerre pratiquement seul. La guerre ne sera donc qu'américaine.

Ne pas se fier au tintamarre de la propagande pro-guerre. Ni à la virulence des attaques anti-françaises. Jamais, à la veille du déclenchement d'un conflit, l'opinion américaine n'avait été si déchirée. Qui est pour l'offensive contre l'Irak ? Qui est contre ?