La réforme des programmes de mathématiques fut l'objet de réflexions dès 1935. Mais, en 1968, sa mise en place eut lieu dans une précipitation qui fit de la discipline la bête noire de nombreux élèves et enseignants.

Méthodes actives, linguistique et subversion... Commencée en 1963, la rénovation de l'enseignement du français n'a abouti qu'en 1972. Dix ans qui n'ont pas toujours conduit aux buts poursuivis par ses initiateurs.

Les premiers débats s'engagent dans les établissements et les contributions affluent sur le site de la commission Thélot. Mais les enseignants restent majoritairement sceptiques. Sachant que l'objectif ultime de ce débat est la rédaction d'une nouvelle loi, le syndicat des enseignants (UNSA) a sondé l'opinion des professeurs sur la loi d'orientation de 1989. Un résultat très mitigé.

Début octobre 2004, la Commission du débat national sur l'avenir de l'école, présidée par Claude Thélot remettra son rapport, fruit des multiples rencontres qui ont rassemblé enseignants et parents au début 2004. Nous en révélons les grandes lignes.

Désireux de "tâter le terrain", François Fillon prolonge quelque peu le temps du débat avant de présenter ses propres orientations. L'UMP semble décidée plus que jamais à s'approprier la réforme de l'école.

Les manifestations lycéennes de février ont contraint le ministre de l'éducation à retirer sa réforme du bac. L'occasion d'entamer ici une suite de deux articles sur cet examen phare qui s'est, au fil du temps, imposé comme le symbole de l'éducation républicaine à la française.

Le Haut Conseil de l'éducation a remis ses recommandations sur le socle commun - qui vise à donner un minimum de savoirs à la fin de la scolarité obligatoire. Il préconise de l'axer sur sept champs de compétences.

Le ministre, qui s'apprête à passer la main, revendique une véritable autorité de décision, pour le titulaire du portefeuille si sensible de l'éducation.

Sans vouloir supprimer l'école, comme le soutenait Ivan Illich, le sociologue Edgar Morin invite à rompre avec le carcan disciplinaire actuelle qui fige et bureaucratise la connaissance.

Travailler moins pour apprendre plus... Le pari est engageant. Reste à savoir s'il est jouable ? Raisonnable ? Si l'on se réfère aux statistiques internationales il l'est bel et bien. Ces dernières montrent en effet que l'efficacité d'un système réside moins dans le nombre d'heures de cours reçus par des élèves que dans l'organisation des groupes, la prise en charge de chacun et l'individualisme des progressions.

Ami, confident, conseiller de Jospin. Tout cela ne lui aura donc pas suffi.