Lire Duras dans la vaste perspective que trace un demi-siècle de création fait apparaître qu'elle procède par retard sur l'événement et par ambiguïté, ce qui la conduit d'une part au désengagement politique et à la perte du réel, et d'autre part, à un engagement poétique et à la poétisation du réel. Fondamentalement hostile à toutes les formes du pouvoir, Marguerite Duras s'en prend aussi à la coercition du langage et du style: de cet affranchissement généralisé naît le progrès de la pensée et de la forme durassiennes vers l'indifférence et l'indifférencié.

Tout a été dit sur Duras, hormis son rapport à la philosophie. Présentée comme l'écrivaine du désir, du plaisir physique et de la jouissance du soi, l'auteure d'Hiroshima mon amour est aussi perçue comme celle qui a su saisir la douleur des autres. Mais on a ignoré, de fait, les références à Diderot ou à Rousseau. Paradoxalement, Duras qui se méfie des intellectuels, en appelle souvent à la sagesse des anciens pour s'interroger sur les métamorphoses du temps et de la matière. Comprendre pourquoi l'amour se défait, puis ensuite inscrire l'histoire de la passion qui n'est plus, telle est bien pourtant la trame des romans de Duras. La créatrice de LoI.V.Stein qui a si bien décrit la dépossession de son personnage au moment de la perte de l'amour ne pouvait qu'être séduite par les pensées de Pascal et de Kierkegaard lorsqu'elles s'emparent de la description du ravissement de l'homme par Dieu. N'être plus soi-même parce que l'on est envahi par un tout autre que soi, ne plus s'appartenir pour s'approcher de l'autre ou du grand Autre constituent des moments charnières chez la romancière comme chez les philosophes. Sans le vouloir et sans le savoir, Duras serait-elle devenue, malgré elle et à son insu, une philosophe ?

L'auteur, ami et biographe de Jeanne Moreau, relate les relations amicales et professionnelles qui ont lié pendant longtemps celle-ci à la célèbre romancière et dramaturge. Leurs affinités électives ont trouvé expression dans plusieurs réalisations cinématographiques : Moderato cantabile, The sailor from Gibraltar, L'amant, India song.

Enseignant et écrivain, l'auteur a connu Marguerite Duras il y a vingt-cinq ans, quand il était jeune homme. Elle a été son initiatrice en amour et en écriture. Ce récit fait état de cette relation intime et constitue un hommage à celle qui est supposée savoir comme personne d'autre traduire en écriture les choses de l'amour.

On connaît plus l'enfance saïgonnaise de Duras que l'expérience singulière qu'elle a vécue en Lot-et-Garonne, souvent tue en raison d'un père absent de sa vie. Grâce à des témoignages de personnes qu'elles a connues enfant et à des documents d'archives venant de plusieurs sources, l'histoire de l'enfance de Duras s'éclaire d'un jour nouveau.

Philippe Vilain a publié depuis 1997 six romans aux éditions Gallimard et Grasset. Son dernier livre s'intitule Confession d'un timide (Grasset, 2010). Il a publié en 2009 aux Éditions de La Transparence L'Autofiction en théorie.

En 1981, J. Mascolo et J. Beaujour filment M. Duras sur le tournage d'Agatha, pour ce qui deviendra le documentaire Duras filme. Elle improvise sur les thèmes du désir, de l'homosexualité, de l'inceste, de l'interdit et sur l'écriture, le cinéma... Transcription de l'intégralité des entretiens présents dans le film.

Pour le centenaire de la naissance de Marguerite Duras, une édition illustrée de soixante photographies inédites, du texte de l'écrivaine sur le cinéma paru pour la première fois en 1980 dans la revue Les cahiers du cinéma. Electre 2014

Une monographie critique, un essai sur l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain : études de ses romans, pièces de théâtre, avec quelques références à l'oeuvre cinématographique

Choix d'entretiens pour la presse, la télévision ou la radio dans lesquels Marguerite Duras revient sur son parcours personnel, l'écriture de ses oeuvres, la création littéraire, dramatique et cinématographique, prend position sur des politiques ou sociaux, commente la réception critique et publique de ses oeuvres, etc. ©Electre 2018

Ces contributions étudient le cinéma de Marguerite Duras en regard de son oeuvre littéraire, à travers la continuité de son travail sur le langage visant à faire advenir le réel. Elles évoquent la nature expérimentale, dérangeante et exigeante de ses oeuvres cinématographiques, leur réception critique et savante, sa remise en question de l'image, etc. Electre 2015