Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les cours des matières premières qui constituent la base de l'alimentation animale (blé, maïs, orge, tournesol...) connaissent une importante hausse et précipitent ainsi les difficultés des filières avicoles et porcines, déjà fragilisées par des épidémies (peste porcine africaine et influenza aviaire). La France est excédentaire en production de céréales, ce qui écarte les risques de pénurie. Mais sur le marché mondial, la spéculation est sans précédent. Explications. Données chiffrées.

La ferme de 6 000 porcs envisagée près de Tarbes verra-t-elle le jour ? L'avis du préfet des Hautes-Pyrénées est imminent. Mais elle pose déjà la question de l'avenir du modèle agricole français.

Une épidémie mondiale de peste porcine fait flamber les cours. Epargnés, les éleveurs français cherchent à profiter au mieux de leurs gains.

Fondée en 1997, l'association bretonne Cohérence a réfléchit à un modèle alternatif d'élevage de porc. Ses piliers : des cochons élevés sur de la paille, bénéficiant d'une surface minimale de 1,5 mètre carré par tête, sans organismes génétiquement modifiés dans leur alimentation et sans traitements antibiotiques préventifs. Au total, en 2017, 11 exploitations sont certifiées, surtout dans les Côtes-d'Armor. En majorité, les producteurs proposent de la viande en vente directe. A l'avenir, l'association aimerait développer la filière sur l'ensemble de la Bretagne. Peu de chiffres.

Département le plus pourvu en cochons, ce "bout du monde" abrite de plus en plus de paysans soucieux d'inventer une agriculture différente. Elle s'appuie sur des traditions locales remises au goût du jour et sur le sens perdurant du collectif pour trouver une alternative aux élevages porcins nocifs pour l'environnement.

A Landunvez dans le Finistère, ce ne sont pas 1 000 vaches mais plus de 12 000 cochons qui naissent et grossissent dans un même élevage. Or, qui dit concentration de porcs dit accumulation de substances générées par leurs déjections : nitrates dans l'eau, ammoniac dans l'air. Les premiers sont responsables, entre autres, des algues vertes. Le second cause l'acidification des eaux et des sols, et une pollution de l'air aux particules fines. Alors, à Landunvez aussi, les riverains s'inquiètent et se réunissent en association. Et le climat se tend.