Décryptage des tensions économiques qui s'annoncent sur le marché mondial dominé par le système de la mondialisation et dans le contexte de la crise économique mondiale. Celle-ci a fait apparaître un paradoxe : la mondialisation, multiplicateur de richesse quand le moteur de l'économie tourne à plein régime, est source de frustration dans le cas inverse, entraînant une volonté de chaque pays de conserver l'industrie et la production sur son territoire.

Entretien, en mars 2013, avec Pascal Lamy, directeur général de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) qui livre son analyse de la croissance mondiale. Il dresse un bilan contrasté de ce qu'il nomme le ″grand basculement″. Si la mondialisation a considérablement fait reculer la pauvreté au niveau mondial, les inégalités ont augmenté au sein même des pays. Il affirme que le capitalisme de marché tel qu'il s'est développé n'est pas tenable à termes. Pourtant le libre-échange garde encore à ses yeux largement plus d'avantages que de défauts, mais avec un minimum de protectionnisme.

Perspectives de croissance médiocres en 2014 en Amérique latine, à cause de la baisse des devises et de la fuite des capitaux étrangers. Le Mexique est fragilisé par le choc fiscal, tandis que le Brésil affiche des performances décevantes.

Retour à une faible croissance en Europe attendue en 2014, avec de nombreuses disparités selon les pays. Alors que certains Etats peinent à améliorer leurs performances, quelques pays hors zone euro affichent une croissance dynamique.

Fortes perspectives de croissance en Afrique en 2014. Grâce à l'arrivée massive de capitaux étrangers, la progression de l'économie africaine devrait dépasser celle de l'Asie, avec une croissance attendue de 5,5 %.

Retour à la croissance prévu en 2014 pour les pays de l'Europe centrale et orientale, qui devraient bénéficier de la légère reprise de l'Ouest. Pourtant, le retour à une croissance rapide n'est pas pour tout de suite.

Essoufflement attendue de la croissance asiatique en 2014. Un fléchissement dû au ralentissement de l'économie chinoise, malgré les mesures de relance, et qui touche toute la région.

Stabilisation de la croissance autour de 2 % aux Etats-Unis et au Canada, où les économies budgétaires et les faibles créations d'emplois empêchent le retour d'une croissance forte en 2014. Aux Etats-Unis, les ménages restent frileux, tandis que le Canada reste freiné par ses plans budgétaires.

Légère hausse du PIB attendue en France en 2014, avec +0,8 %. Un chiffre qui ne devrait pas suffire à faire baisser le chômage et à faire repartir la consommation. Les investissements devraient également être limités dans un climat difficile. Seule l'accélération de l'Allemagne et la sortie de récession des pays d'Europe du Sud pourrait aider la France en augmentant les exportations.

Perspectives de croissance faible pour les économies du Maghreb et du Moyen-Orient en 2014, à cause des fortes tensions sociales et géopolitiques de la zone. En 2013 déjà, les pays arabes avaient vu leur croissance divisée par deux.

Terrorisme, tensions internationales, inefficacité des politiques économiques... Pour le président du Cercle des économistes, le monde a rarement été confronté à autant de questions complexes difficiles à résoudre.

Grand dossier portant sur les signes avant-coureurs d'une possible crise mondiale. La croissance amorphe, les bulles spéculatives qui enflent, les grands argentiers qui paraissent à courts de solutions, et l'instabilité des cours boursiers chinois font craindre un retour de vague près de huit ans après la dernière crise financière. Le dossier revient donc tout d'abord sur les indicateurs annonciateurs d'une possible crise mondiale ; il donne ensuite la parole à des prévisionnistes économiques, experts en perception des signes d'instabilité à l'échelle planétaire.