Dans "Les Médias et l'humanitaire", Rony Brauman et René Backmann montrent comment la mise en scène de l'aide aux populations en détresse peut conduire à masquer les causes de leur malheur.

Tout dire de moi, devant tout le monde. Dans les livres et à la télé, moi est devenu le sujet préféré de l'époque : surtout si moi a été violé enfant, largué par son mec, profondément déprimé ou révélé par sa vie sexuelle.

"Le Figaro", "L'Express"... Serge Dassault l'obstiné a mis dix ans et dépensé plus d'un milliard d'euros sur sa cagnotte personnelle pour devenir le premier patron de presse français et promouvoir ses idées libérales. Mais aussi pour se faire repecter.

Magnat ultraconservateur des médias, Murdoch est aujourd'hui menacé par John Malone, un concurrent encombrant.

Mais que viennent-ils faire dans cette galère ? Financiers et industriels se pressent au chevet d'une presse quotidienne nationale aux abois. Pour faire un bon coup financier, comme l'assurent Dassault ou Rothschild, ou plutôt pour asseoir leur prestige... sous l'oeil suspicieux des journalistes.

Halte aux amalgames ! Le sociologue dénonce les dérives simplificatrices fréquentes des média.

Aussi dissemblables que possible, les deux hommes ont depuis peu un même appétit pour la presse et l'audiovisuel

Le capitalisme hyperindustriel a développé ses techniques au point que, chaque jour, des millions de personnes sont connectées simultanément aux mêmes programmes de télévision, de radio ou de consoles de jeu. La consommation culturelle, méthodiquement massifiée, n'est pas sans conséquences sur le désir et les consciences. L'illusion du triomphe de l'individu s'estompe, alors que les menaces se précisent contre les capacités intellectuelles, affectives et esthétiques de l'humanité.

Entre le droit à un procès équitable et le droit à l'information, les contradictions abondent aujourd'hui. Pour sortir de ces impasses actuelles, il faut prendre le temps d'une double réforme : celle de la justice mais aussi celle des médias.