A pays démocratique, école démocratique. Rien de plus évident, sauf que la démocratie redistribue les rôles - élèves-maître, jeune-adulte - jusqu'ici plus réglés par la discipline et par l'autorit".

Faisant fi de la polémique sur l'opportunité d'intégrer Sciences Po des élèves de ZEP, les enseignants du lycée Maupassant, à Colombes, persistent et signent.

Depuis le départ de Ségolène Royal, qui voulait les "relancer", on ne parlait plus des zones d'éducation prioritaires.

Formidable machine à intégrer, à fabriquer des citoyens, l'école peut aussi devenir une terrible machine à exclure.

Dès 1910, Ferdinand Buisson propose une loi instaurant l'école unique, accessible et formatrice pour tous. Mais la chute démographique due à la guerre et le manque de coordination des moyens vont mettre à mal cette grande réforme de l'enseignement.

Pour rendre l'école plus juste, la commission Thélot émet un certain nombre de propositions dans le rapport qu'elle rendra officiellement le 12 octobre 2004.

Les initiatives destinées à promouvoir l'égalité des chances foisonnent. Grandes écoles et universités veulent permettre à des jeunes doués issus de milieux défavorisés, de faire des études supérieures. Pour cela, chacun a sa méthode.

Face aux contradictions de l'école républicaine et aux sirènes de la réaction, il est temps de sortir de l'impuissance et de l'infantilisation. Charlotte Nordmann plaide pour une autre école, celle de l'autonomie et de l'émancipation.

Mai 68 espérait ouvrir les facultés aux jeunes d'origine modeste. Quarante ans plus tard, les étudiants issus de familles aisées ont investi les grandes écoles.

Des lycéens des "zones sensibles" admis dans le temple de l'élitisme par une sorte de "troisième voie" qui leur évite le concours d'entrée ? Panique sous les lodens...