Notoirement hostile à la politique du gouvernement, Martine Aubry se taisait depuis plus de deux ans. Sa prise de position en faveur de l'aile gauche socialiste a donc fait l'effet d'une bombe. Dans un paysage déjà dévasté.

Les députés socialistes ne digèrent pas l'intervention improvisée du Premier ministre sur les 50 milliards d'euros d'économies. Face à un pouvoir de plus en plus bunkérisé, certains tentent d'organiser un contrepoids à la politique présidentielle.

La fronde d'une partie des députés socialistes commence à trouver écho chez les mélenchonistes, les communistes et les écolos. Mais pour infléchir la ligne Hollande vers la gauche, cette alliance disparate devra fermer les yeux sur ses divergences.

Au PS, Manuel Valls représente l'aile droite. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, l'aile gauche. Pourtant, pour gouverner, ces anciens adversaires ont conclu un pacte de non-agression. Qui pourrait voler en éclats à l'approche de l'échéance présidentielle.

En dépit de quelques mouvements de mauvaise humeur sporadiques, l'université d'été du PS à La Rochelle s'est mieux déroulée que prévu. Avec un Manuel Valls habile à la manoeuvre pour limiter les dégâts.

Depuis sa sortie du gouvernement, Benoît Hamon s'était fait discret. Candidat probable à la tête du PS, l'ancien ministre essaie de restructurer ses troupes après deux ans et demi d'absence à la gauche du parti.

Il s'est fait remarquer avec Désirs d'avenir, le site participatif de Ségolène Royal. Puis a donné le coup de pouce gagnant à Patrick Mennucci lors de la récente primaire socialiste à Marseille. Depuis, la gauche s'arrache les services de Benoît Thieulin. Dans la boîte à outils de ce stratège du Web, un nouveau logiciel de mobilisation militante qui a fait ses preuves aux Etats-Unis. Et que le PS compte bien dégainer pour les municipales.

Une analyse géopolitique des élections municipales et communautaires de mars 2014 en Ile-de-France s'avère pertinente dans un contexte où des résultats locaux affectent un autre niveau d'analyse : la métropole du Grand Paris. Si les représentations médiatiques abondent dans les termes de débâcle de la gauche et de victoire de la droite, il est nécessaire de revenir à des interprétations prenant en compte la dimension locale.

Le ministre français de l'Economie se trouve réduit au rôle de chantre du social-libéralisme. Face à une majorité socialiste occupée à le faire taire.

Deux ans, c'est le temps qu'elle a laissé à François Hollande pour mettre en place sa politique. Désormais, la maire de Lille est décidée à se faire entendre. Et à agir.

Le porte-parole du Front de Gauche, qui publie "L'Ere du peuple", tire pour "L'Obs" les leçons de l'effondrement du socialisme au pouvoir. Sa nouvelle ligne : un tournant écologiste et la VIe République.