Née à Cannes, la romancière a grandi dans un cinéma et avec le festival. Souvenirs, de Mai 68 à "Stalker" ou "Apocalypse Now".

Devant la liste des films présentés à Cannes, c'est sa propre vie qu'on voit défiler : "Le Salaire de la peur", "Orfeu Negro", "Sous le soleil de Satan", "Le Ruban blanc"...

Président du jury en 1960, le père de Maigret est subjugué par "La Dolce Vita" de Fellini, qu'il soutient bec et ongles.

L'écrivain présida le jury du festival deux années consécutives (1953 et 1954), avec autant de scrupules que - parfois - de lassitude.

Ecrit par Duras et réalisé par Henri Colpi, "Une aussi longue absence", palme d'or 1961, déploie une vibrante mélancolie.

La déesse de "La Dolce Vita" est morte seule et sans le sou au début de 2015. Jusqu'au bout le comble de l'idole, adulée puis jetée aux oubliettes.

Dès sa création, le Festival de Cannes a entretenu une relation ambiguë avec la politique. Cela a même pris certaines fois le pas sur le côté artistique.

Palme d'or au dernier Festival de Cannes avec "Moi, Daniel Blake", tragédie trempée d'humour noir sur les cruautés administratives réservées aux plus démunis, Ken Loach évoque son parcours et ce royaume pas très uni qui est le sien. Avec une fougue, une verve et une ironie qui démentent ses 80 ans.