La Croisette a donc sorti ses tapis, les photographes amateurs se sont installés pour bivouaquer dans l'axe du grand escalier afin de ne rien rater de ce qui se passera sur ses marches entre 9 et 22 h, la totalité du cinéma français et la moitié du cinéma mondial (celle qui compte, les vendeurs et les acheteurs) vont se croiser dix jours durant dans un grand mouvement brownien de mouches affolées.

Il n'est pas encore l'heure de dresser un bilan cannois, le festival n'atteignant, à l'heure de cette chronique, que la moitié de son espace-temps. Mais quelques films programmés sur la Croisette ont déjà connu une sortie devant un public "normal", pas celui du petit nombre des favorisés - la "faveur" consistant en l'occurrence à passer au minimum quarante minutes dans une file d'attente avant d'accéder au saint des saints, si l'on y parvient.

Le Palmarès du Festival de Cannes 2004 offre une vision assez juste de cette 57ème édition : la Palme d'Or obtenue par "Fahrenheit 9/11" y symbolise à merveille le rôle sans précédent joué par les documentaires et l'étonnante dimension politique du festival (par ailleurs marqué par les négociations menées en coulisses par les intermittents et le ministre). La présence massive de cinéastes asiatiques y est aussi symbolisée, de même que l'étonnante place réservée aux cinémas de divertissement, jubilatoire voire régressif ! Bref, une édition à la fois militante et très plaisante.

Son métier : "Voir 1 800 films et en refuser 1 750." Objet de tous les désirs et de toutes les pressions, Thierry Frémaux est le tout-puissant délégué général du Festival de Cannes. Portrait.

Il y a quelques jours, Pierre Lescure a pris officiellement la présidence du Festival de Cannes. Une fonction qui colle parfaitement à son CV et à son impressionnant carnet d'adresses. Pour l'ancien patron de Canal, c'est un nouveau rebondissement dans une carrière à éclipses. Que des soupçons d'évasion fiscale pourraient déjà menacer.

Signé par le réalisateur de "La Môme", "Grace de Monaco", avec Nicole Kidman, est le film le plus attendu du moment. Parce qu'il défraie la chronique depuis un an, mais aussi parce qu'il est présenté en ouverture du 67e Festival de Cannes. Récit d'une aventure et d'une organisation tumultueuse.

Etre sélectionné en compétition au Festival, c'est bien. Etre dans le palmarès, c'est sans doute mieux. Mais la palme d'or, le prix d'interprétation ou celui de la mise en scène sont-ils utiles dans une carrière ?

En lice pour la Palme d'or, Abderrahmane Sissako revient sur l'occupation de Tombouctou par les islamistes.

Sélectionné dans la catégorie "Un certain regard", l'Ivoirien Philippe Lacôte évoque quant à lui la crise qui a agité la Côte d'Ivoire de 2002 à 2011.

Bertrand Bonello, les frères Dardenne, Mathieu Amalric, David Cronenberg sont les cinéastes les plus attendus à Cannes cette quinzaine. Ainsi qu'Olivier Assayas, qui raconte sa rencontre avec l'étincelante Kristen Stewart pour son film "Sils Maria".