Sans occulter ses oeuvres à la gloire de ses grands contemporains, la rétrospective du Musée du Luxembourg privilégie l'image du peintre au travail, dans une semi-retraite choisie.

La collection Chtchoukine : icônes de l'art moderne. Fantin-Latour, à fleur de peau.

Réaliste sans engagement social ou politique, lié aux impressionnistes sans en être un, naturaliste prompt à s'évader dans des rêveries de dilettante, Fantin-latour (1836-1904) déjoue les tentatives pour le réduire à une coterie ou à une esthétique. De toute beauté, son oeuvre est à l'honneur au musée du Luxembourg à travers plus de 150 tableaux, lithographies, dessins et photographies.

Célèbre surtout pour ses natures mortes ou ses portraits de groupe aux harmonies sombres, l'artiste fut un fin mélomane, comme en témoigne l'exposition "A fleur de peau". D'abord présentée au musée du Luxembourg de Paris, elle s'est installée dans celui de Grenoble jusqu'au 18 juin 2017.

Lié aux impressionnistes mais artiste inclassable, il est révélé par ses portraits qui exaltent une aventure collective et totale de l'art.

Ami des artistes avant-gardistes de son temps, ce peintre jaloux de son indépendance n'appartient à aucun cénacle.

Parmi les oeuvres de Fantin-Latour présentées à la fondation de l'Hermitage de Lausanne, une "photo de famille" saisie dans l'atelier de Manet : quelques figures des arts de cette fin de XIX siècle, dont Monet et zola, sont rassemblées autour du maître, prêtes à occuper ensemble la scène, et unies, en apparence...

De facture classique, mais audacieux par sa composition et la présence du couple sulfureux Rimbaud-Verlaine, "Coin de table" (1872) célèbre la poésie moderne. Il compte parmi les chefs-d'oeuvre d'Henri Fantin-Latour réunis ce mois-ci au musée du Luxembourg, à Paris.