En annonçant la déclassification partielle des archives élyséennes portant sur les années 1990-1995, François Hollande adresse un signe fort à Kigali. Plusieurs centaines de documents relatifs au génocide seront accessibles. Diront-ils toute la vérité sur le rôle trouble joué par Paris ? Rien n'est moins sûr.

Une cour d'assises française juge deux génocidaires présumés, au titre de la compétence universelle. Pour la deuxième fols en vingt-deux ans... Le moins que l'on puisse dire, c'est que ni la justice internationale ni les pays tiers n'ont brillé par leur empressement à débusquer et à punir les coupables.

Après le génocide rwandais, l'écriture s'est imposée comme une urgence. Pour exorciser la souffrance et fixer la mémoire. Ainsi, les écrivains restent marqués par le massacre, même si peu à peu certains sont tentés par la fiction...

Les travaux sur le rôle de Paris lors du génocide des Tutsis sont l'oeuvre de journalistes ou d'associations. Très peu de chercheurs français s'y intéressent. Comment l'expliquer ?

La banque fait l'objet d'une plainte pour financement d'un achat illégal d'armes au profit de Kigali en 1994

Depuis le génocide des Tutsi - d'avril à juillet 1994 -, ils sont des milliers de Rwandais à avoir trouvé refuge dans le pays des anciens colons. Aujourd'hui, rescapés et anciens bourreaux vivent côte à côte, dans deux mondes étanches, au coeur de la capitale belge. Et le moindre fait divers suffit à rouvrir les plaies.

Selon le procureur général de la République, Kigali n'exclut pas d'engager des poursuites contre Paris.

C'était il y a presque vingt ans. Le 6 avril 1994, l'avion du président Juvénal Habyarimana était abattu. Un attentat considéré comme le déclencheur du génocide et que les magistrats français ont longtemps - et obstinément - attribué à la rébellion tutsie. Retour sur un fiasco judiciaire.