Promu symbole de la réconciliation avec la nature, le personnage de Defoe ne visait en fait qu'à l'exploiter

Avocate, romancière et désormais réalisatrice, Hannelore Cayre éclaire, dans Commis d'office, la vie des prétoires sous une lumière crue

Après avoir constaté, dans notre précédent numéro, que les présidents des Etats-Unis ont pratiquement tous été incarnés à l'écran (certains, comme Lincoln ou Roosevelt faisant figures de stars), il nous reste, alors que Barack Obama s'installe dans le très convoité bâtiment présidentiel de Pennsylvania avenue, à aborder la période contemporaine (de l'après-guerre à aujourd'hui), période plus riche en présidents fictifs (notamment comme personnages de comédie) qu'en incarnations fidèles.

Un des signes de la maturité du cinéma se trouve dans sa professionnalisation relativement récente pour restituer sur l'écran sa propre activité et devenir de plus en plus précis et de plus en plus authentique dans la reconstitution du tournage d'un vrai film. Par ″vrai film″, il faut ici entendre non pas l'évocation d'oeuvres sorties d'une imagination plus ou moins référencée, du type des ″swashbucklers″ que l'on entraperçoit dans ″Chantons sous la pluie″, ou du ″Je vous présente Paméla″ qui se tourne dans ″La Nuit américaine″.

Le cinéma est, selon la formule consacrée, une "fenêtre sur le monde". Tous les journaux font depuis quelques temps leurs unes sur les migrants (d'autres parlent de réfugiés, nous n'allons pas ici régler cette querelle sémantique) qui traversent de plus en plus nombreux la Méditerranée ou les frontières du Proche-Orient pour trouver un peu de chaleur en Europe. Mais le cinéma n'a pas attendu que le phénomène prenne cette ampleur nouvelle pour décrire (et souvent stigmatiser) le décalage entre les aspirations de ceux qui craignent pour leur vie et ceux qui tergiversent à les accueillir.

Femme de chambre mystique, Séraphine a côtoyé la gloire avec ses natures mortes avant de mourir de faim dans un asile.

Le développement des prêtres-ouvriers, après la Seconde Guerre mondiale, suscite une vaste floraison artistique. L'auteur situe la veine proprement romanesque au carrefour des champs religieux, politique et littéraire, et montre comment les oeuvres, nourries d'enquêtes sociographiques, rejaillissent également dans l'institution ecclésiale.

Il y a à peine douze ans (loi du 20 octobre 1999) que la France a admis qu'il n y avait pas eu seulement en Algérie des « événements » ou des « opérations de maintien de l'ordre », mais une guerre. Une guerre dont, d'ici quelques mois, sera célébré le cinquantenaire de l'achèvement. Quelles formes officielles prendra cet anniversaire, entre émotion de crocodile et récupération électorale, nous le verrons autour du 19 mars 2012.

Quelle autre représentation du passé construisent les films d'époque tournés en numérique ?

Le film de Thomas Anderson illustre le fait qu'un paranoïaque a parfois une compréhension aiguë des émotions d'autrui. C'est justement ce qui lui fait craindre que les autres comprennent trop bien les siennes.

Comment dire adieu aux défunts ? Quels gestes faire et quelles paroles prononcer, pour ne pas être poursuivi par les regrets ? Tel est le thème abordé par le film japonais "Departures", du réalisateur Yojiro Takita, récompensé par l'oscar du meilleur film étranger en 2009.

L'histoire d'un pervers manipulateur peut-elle donner du plaisir au public ? Oui, et le spectateur de ce film se prend à adhérer au personnage. Une leçon qui nous rappelle que les plus grands pervers réussissent en entraînant les "honnêtes gens" dans leur sillage.