Les religions, que l'on croyait en perte d'influence, ont reconquis des fidèles, et l'opinion selon laquelle il serait impossible aux humains de se passer du sacré tend à gagner. Il reste à imaginer dans quelles conditions pourrait apparaître une "religion de l'humanité" laïque et rationnelle.

Aborder de front la dimension religieuse et sacrificielle de la violence est une entreprise risquée, mais nécessaire, pour comprendre autant le terrorisme islamiste que les réactions qu'il provoque. Le climat, reconnaissons-le, n'est pas propice à une réflexion sereine...

En France, l'un des pays européens les plus atteints par la crise des religions, la rupture de la transmission de la foi et la progression de l'individualisme ont favorisé la montée en puissance de l'athéisme et un retour au pluralisme des valeurs.

Les hommes n'ont pas toujours cru à un Dieu unique, premier et créateur. Dans l'Antiquité grecque, la religion était polythéiste car elle foisonnait de puissances divines qui se complétaient pour tisser un merveilleux réseau de protection autour des hommes des cités.

″Chante, déesse″. C'est ainsi que commencent les deux plus anciens poèmes de la littérature occidentale, l'″Iliade″ et l'″Odyssée″. Deux épopées, l'une narrant la colère d'Achille, l'autre les errances d'Ulysse, qui se placent d'emblée dans la sphère du sacré et du divin. On sait que la place des dieux est essentielle dans le texte homérique ; ce sont eux qui président au destin des mortels, qui les assistent, ou non, dans leurs actions. Mais qu'en est-il de la place de la religion, c'est-à-dire du rapport intime et cultuel que les hommes entretiennent avec la divinité ?