Chercheuse en biologie et en politologie, Virginie Tournay aborde la vie et la mort des institutions comme s'il s'agissait d'une espèce vivante.

Au tournant de la Seconde Guerre mondiale, les sociologues et autres penseurs diversifient les échelles d'observation de la société. Certains descendent au niveau des interactions pour voir comment la vie sociale se construit au quotidien tandis que d'autres explorent les logiques spécifiques des organisations. Des débats cruciaux émergent: l'individu est-il entièrement déterminé par les structures sociales, ou bien a-t-il des marges d'action ? Quelle place accorder à la rationalité dans l'explication des phénomènes sociaux ?

Si l'on en croit les gourous du management contemporain, l'entreprise est devenue le lieu où toutes les promesses d'émancipation trouveraient à se réaliser. Autonomie, participation, épanouissement personnel sont les slogans des firmes new-look.

James March a impulsé l'analyse des organisations. Il a fait de ce sujet un vaste objet de recherche qui va de l'exploration des processus de décision à l'apprentissage organisationnel, en passant par le leadership.

Pendant trois ans, Vincent Petitet a noté ses impressions de salarié du cabinet Arthur Andersen. Le résultat ? Une thèse de sociologie inquiétante sur la domestication des esprits.

De l'infiniment petit à l'infiniment grand, le champs de nos connaissances s'élargit sans cesse. Et pourtant, cette course au progrès et à l'enrichissement est bien souvent l'objet de passions critiquables et d'intérêts contradictoires, qui l'amènent à être bafouée par des contre-performances.