La France peut-elle être gouvernée au centre ? Depuis la Révolution, la bipolarisation de la vie politique semble être la norme. Des voix se sont fait entendre pourtant, dès Mme de Staël et Benjamin Constant, pour promouvoir ce réformisme tempéré, ce conservatisme modéré, ce refus des extrêmes.

En analysant les grands textes de la pensée politique depuis le XVIIe siècle, Pierre Charbonnier montre comment la modernité, indissociablement politique (la liberté) et économique (l’abondance), se fonde sur un désir de maîtrise de la nature.

Pour l’historien américain David A. Bell, le pouvoir charismatique est né au XVIIIe siècle, à l’ère des révolutions et de la démocratie. Napoléon Bonaparte, mort il y a deux cents ans, est l’incarnation de ce césarisme moderne qui a su profiter de la division de l’Etat pour s’imposer.

Conseil secret, espions, boîtes à déchiffrer… Depuis le Moyen Age, tout un arsenal a été mis en place afin de dissimuler certaines informations que seuls les cercles proches du pouvoir étaient tenus de connaître. Dans cette histoire de l’art de gouverner, on a pris l’habitude de faire de Machiavel le grand prince. Il n’en est rien. Et c’est bien davantage le XVIIe siècle qui a inventé la raison d’État.

Accusé de tous les torts - radicalité, sectarisme, antisémitisme -, le "wokisme" est devenu pour certain·es l'insulte, voire l'épouvantail politique ultime. Un récit, issu de la droite extrême pour délégitimer les luttes pour l'égalité des droits, que de nombreux·ses intellectuel· les s'appliquent à déconstruire.

Pionnier de la pensée écologiste et théoricien du principe de la désobéissance civile, Thoreau eut une vie aussi radicale que son oeuvre. Des zadistes aux décroissants, de nombreux courants contestataires se revendiquent aujourd'hui de sa philosophie.

En imaginant l'Utopie, contrée mêlant nonnes égalitaristes et idéaux chrétiens, Thomas More s'attaque à la monarchie anglaise du 16e siècle. Et crée simultanément un nouvel outil politique pour réformer l'Europe capitaliste.

A l'heure du creusement des inégalités et de la crise de la démocratie, l'auteur de Théorie de la justice, dont on célébrera le centenaire de la naissance l'an prochain, est plus débattu que jamais.

Toujours abondamment cité en France comme aux Etats-Unis, l'aristocrate normand a pronostiqué dès le milieu du 19e siècle l'expansion inexorable des régimes démocratiques face aux monarchies traditionnelles. Il en a décrit les rouages, mais aussi les failles.

"Historia" a demandé aux candidats – heureux ou malheureux – à la course à l'Elysée de nous livrer le nom du personnage qui incarne le mieux leur engagement politique et de justifier ce choix. La plupart se sont prêtés au jeu. Et leurs réponses sont parfois inattendues.