Une réflexion sur la nature de la voix intérieure de l'homme, l'expérience de dialogue avec soi-même et son rôle dans le développement de la pensée. ©Electre 2019

Si les techniques n'ont cessé de façonner l'individu, les nouvelles technologies sont inédites en ce qu'elles ébranlent les limites inhérentes à la structuration de notre espace – temps : l'instantanéité et la dématérialisation fragilisent l’espace intérieur, bouleversant en profondeur la construction du sujet et ses modes de subjectivation. Ces observations suscitent des interrogations dans les sociétés japonaise et occidentale : les effets de l’accélération et de l’illimitation s’y font-ils sentir sur l’intériorité? La capacité de jugement et de conscience critique s’en trouve-elle affectée? Que devient alors le sujet de droit? L'intime est-il inévitablement mis en cause? L’espace du rêve à l'ère du numérique demeure-t-il possible? Il s’agit là des questions auxquelles on entreprend de répondre dans cet ouvrage. Avec les contributions de Eric Fiat, Claudine Haroche, Hidetaka Ishida, Alain Papaux, Philippe Pédrot, Jean-Christophe Valmalette, Masaru Yoneyama (membres du Groupe international de recherches transdisciplinaires « Limites et frontières »).

Le retournement de l'attention, secret des voies spirituelles. José Le Roy a déjà écrit de nombreux livres sur la spiritualité, la connaissance de soi et l'éveil spirituel. Dans cet ouvrage, il a voulu rassembler et partager ce qui lui parait être l'essentiel des voies spirituelles. Quel est cet essentiel ? Le retour à soi, qui est aussi un retour au Soi. Tel est en effet le cœur des voies spirituelles : le retour à la source de l'Être. Dans toutes les traditions authentiquement spirituelles, à un moment ou à un autre, on tombe sur cette instruction : « Retournez votre regard, retournez votre attention ! Revenez à la source ! » Ce retournement est appelé « conversion » ou « métanoïa » dans les traditions. Pourquoi donc ne pas commencer par ce retour ? Pourquoi attendre ? José Le Roy s'appuie ici sur les grands philosophes et maîtres d'Orient et d'Occident pour nous montrer l'importance de la conversion dans la philosophie et la spiritualité. Et plus important encore, il nous donne aussi des clefs pour retourner notre attention vers notre Présence intérieure et pour vivre à partir de ce trésor. José Le Roy est diplômé d'une grande école d'ingénieur et agrégé de philosophie, spécialisé dans la philosophie indienne. Après avoir pratiqué la méditation zen avec des disciples de Deshimaru, il rencontre en 1993 le philosophe et mystique anglais Douglas Harding et devient un de ses collaborateurs et amis. Il est aujourd'hui professeur de philosophie, écrivain et conférencier et anime régulièrement des stages et des ateliers sur la méditation et l'éveil. Il a publié plusieurs ouvrages sur le lien entre philosophie et spiritualité, dont L'éveil spirituel (Almora, 2018) et S'éveiller avec les grands maîtres d'Orient et d'Occident (Pocket 2018).

Une méditation philosophique et spirituelle sur la découverte de l'intériorité et de sa beauté, ainsi que sur le soin à lui apporter, quelles que soient ses croyances ou son incroyance. ©Electre 2023

Association des archives de la collection de l'IMEC et des oeuvres extraites des collections Films et Nouveaux médias du Centre Pompidou, sur le thème de l'intériorité. Petits carnets, journaux intimes, lettres et photos font écho aux reproductions des oeuvres de Chantal Akerman, Samuel Beckett et Christian Boltanski, entre autres. ©Electre 2023

Un travail d'intériorité est-il encore de saison ? Pour des professionnels oeuvrant dans des environnements marqués par la généralisation massive de démarches normées ? Telle est la question soulevée par les auteurs. Un travail d'intériorité non réduite au développement personnel autorisant une pensée de ce qui arrive entre l'intérieur et l'extérieur, pour s'y repérer, tenir bon, éviter les destructivités de soi et des autres. Les auteurs ont répondu oui. En tenant le fi¬l de la parole et de l'intériorité, ils tentent de préciser l'évolution des institutions, des valeurs qu'elles soutiennent, des imaginaires qu'elles stimulent, en saisissant leurs retombées sur des pratiques professionnelles et personnelles. En amont des productions visibles d'action ou de pensée, un travail d'intériorité est ce qui se mijote, se mâchonne. Des dispositifs de recherche et de formation le rendent possible. Si craintes et blessures sont identifiées, créativités et espérances sont également repérées. Loin d'emprunter le chemin du renoncement, les auteurs ouvrent des portes, là où clinique et éthique se rejoignent. Cet ouvrage intéressera les formateurs, chercheurs, enseignants et tous ceux désireux d'interroger leurs pratiques actuelles d'intériorité. Il contribue à faire connaître une approche clinique, ses démarches et son éthique.

L'intime désigne le plus intérieur de chaque être humain mais aussi ses relations extérieures avec ses plus proches. La question se pose donc de savoir en quoi consiste exactement ce for intérieur et si chaque moi individuel est bien le mieux placé pour se connaître soi-même, ou bien si ses proches (son entourage familial, amical et amoureux) ne le connaîtraient pas plus intimement qu'il ne le peut lui-même. Mais la question est aussi de savoir si c'est bien du for intérieur de chacun qu'émanent ses pensées, ses paroles et ses actions, ou si celles-ci ne seraient pas influencées voire commandées de l'extérieur, par les autres et surtout par les institutions sans lesquelles ne se peut aucune vie personnelle privée (comme la famille) ni collective et publique (comme l'État et, maintenant, le marché). Ce questionnement ne devient-il pas d'autant plus urgent que notre époque semble être paradoxalement tiraillée entre une exigence de liberté qui fait de la reconnaissance de l'intime l'impératif le plus catégorique qui soit et une exigence de sécurité qui fait de plus en plus consentir les individus contemporains à des conditionnements naturels et culturels qu'ils subissent, alors même que le plus intime de ce qui fait l'humanité des hommes en est de plus en plus surveillé et contrôlé, et donc aliéné ?