"Où sont les femmes ?", demandaient les "Cahiers" en couverture en septembre 2012. Il semble bien qu'en 2024 beaucoup de terrain a été gagné, et qu'il faut aujourd'hui demander aux femmes qui font le cinéma où elles en sont, plutôt, avec les rapports de pouvoir dans le cinéma tel qu'il se fabrique. Avec le féminisme aussi, popularisé, diversifié, et récupéré, comme tout, par un capitalisme qui concilie désormais produit d'appel et auteurisme (2023, année « barbilliardaire »).

Dans quelle mesure le fait d'être femme infléchit-il notre démarche critique ? Plutôt que de mettre en spectacle des approches critiques pro- ou antiféministes à des fins polémiques, des rédactrices des "Cahiers" invitent des consoeurs de sensibilités voisines à s'interroger sur leur pratique d'écriture et l'évolution de leur regard : un point d'étape sur ce que les essais féministes et le mouvement #MeToo nous ont apporté, et sur un chemin qui se dessine. Sommaire. Critiques, Fém. pl. Tourner les pages, brève histoire des femmes aux "Cahiers du cinéma".

Aussi nos « Questions à des cinéaste s» reviennent-elles scander les autres textes, la pratique et la réflexion n'ayant pas de sens séparées l'une de l'autre, et la « politique des autrices » ne suffisant pas, de loin, à résumer l'évolution des femmes dans le cinéma.

Elle a été nommée sept fois aux César, l'a obtenu une fois, a enchainé les films et les interviews à un rythme effréné pendant neuf ans, elle était sur toutes les affiches et les couvertures de magazines, et depuis un an, elle ne tourne plus rien. Mais que fait Virginie Efira ? Elle n'a ni promo ni quoi que ce soit à vendre, mais elle a accepté de se confesser pendant de longues heures dans un petit salon de la Maison Bréguet, dans le XIe arrondissement parisien.

Depuis que l'on connaît le titre du prochain - et ultime ! - long métrage de Quentin Tarantino ("The Movie Critic") et son contexte (le Los Angeles de la fin des seventies), l'internationale cinéphile se perd en conjectures : le film sera-t-il un portrait de la légendaire critique de cinéma Pauline Kael ? Et si oui, qui pourrait l'interpréter ? Voyons voir pour commencer si QT ne pourrait pas trouver son actrice dans son carnet d'adresses.

En février 2023, la ressortie en salle de leurs films met à l'honneur deux cinéastes : Delphine Seyrig et Jeanne Moreau, passées derrière la caméra au milieu des années 1970. Retour sur les parcours croisés de ces deux figures libres et avant-gardistes, dont l'oeuvre éclaire les enjeux d'aujourd'hui, entre prise de parole des femmes et écoféminisme, et une certaine manière de faire du cinéma.

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe : "Jeanne Dielman", qui ressort en salle le 19 avril 2023, a été propulsé meilleur film de tous les temps par la revue britannique "Sight and Sound" fin 2022. Retour sur les coulisses de ce scrutin historique.

Fin septembre 2022, dans un documentaire poignant diffusé sur France 3, elle a raconté pour la première fois, avec le courage qui la caractérise, l'inceste dont elle a été victime, enfant. Cet automne, elle sera à l'affiche de deux nouveaux épisodes inédits de "Capitaine Marleau", le personnage de gendarme décalée et grande gueule qu'elle incarne depuis plusieurs années et qui, à chaque fois, réalise d'excellentes audiences. César, sexisme, violences sexuelles, choix de rôles... Entretien-fleuve avec une actrice instinctive et en colère. Qui n'a jamais peur de l'ouvrir.

Nous avons beaucoup vu le visage de Delphine Seyrig ces dernières semaines, suite à l'accession inattendue de "Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles" à la première place de la liste décennale des « meilleurs films de tous les temps » publiée par "Sight and Sound" en décembre 2022.

Le cinéma français ne peut plus se passer d'elle. Nommée pour le César de la meilleure actrice pour son personnage de victime d'attentat dans "Revoir Paris", d’Alice Winocour, la comédienne belge a multiplié les rôles marquants ces dernières années. Mais elle n'a pas toujours été autant sollicitée. Après des débuts à la télévision, elle a enchaîné les comédies jusqu'à "Victoria", de Justine Triet, en 2016. Féministe convaincue, elle accompagne l’oeuvre de nombre de réalisatrices, de Rebecca Zlotowski à Valérie Donzelli.

Les films de François Ozon se suivent... et ne se ressemblent pas ! On sent pourtant dans sa filmographie une brillante alternance entre réalisme et théâtralité, entre drame et fantaisie. Avec "Mon crime", il exhume l'une de ces pièces du boulevard de l'entredeux- guerres qu'Alain Resnais chérissait aussi (de "Mélo" à "Pas sur la bouche"). Celle-ci, ponctuée "Mon crime !"... , signée Louis Verneuil et Georges Berr, créée en 1934 avec Edwige Feuillère, se référait à des faits divers dont l'opinion publique était friande, sur les femmes criminelles.

Nathalie Léger, dont les récits, de "L'Exposition" à "La Robe blanche" en passant par "Supplément à la vie de Barbara Loden", sont traversés par un dialogue avec sa mère, s'immisce dans les intervalles et les collures de "Jeanne Dielman".