Retrouver Edith Azam, c'est renouer avec un usage particulier des mots et de la ponctuation, dans une langue et une voix à dire et à entendre.

«La Mort de Laclos», le premier récit de Didier Laroque, paru en 2014, se vouait aux aventures du jeune chevau-léger Benjamin à la fin du Consulat. «Le Dieu Kairos» renouvelle l'exploit de concilier plaisir d'un récit aux péripéties les plus haletantes et réflexion sur la destinée. Cette fois, l'auteur croise deux trajectoires de vie, et avec un tel bonheur que son lecteur est vivement mené jusqu'à un dénouement qui va le laisser aussi pantois que pensif.

L'histoire des papes est une histoire mouvementée qui souvent suscite des polémiques. Le documentaire de Wim Wenders sur le pape François, le dernier en date, ne le dément pas.

Certains livres nous frappent par leur étrangeté, nous confrontent à des chemins inconnus. D'autres résonnent plutôt comme une petite musique familière. «Paris-Orphée» est de ceux-ci.

Deux lycéens, qui deviendront ensuite les écrivains que l'on sait, se sont rencontrés et immédiatement reconnus au lycée de Brive, en classe de terminale, en 1966, il y a plus de cinquante ans. Et, malgré les années, malgré la distance également, ils continuent à s'envoyer des lettres d'amitié vive, éblouie même, dont atteste magnifiquement cette correspondance.

Avec sa pièce «La Légende d'une vie», Stefan Zweig, commentateur généreux et du coup constamment désappointé de l'entre-deux-guerres, nous offrit un charmant portrait en trois actes de la condition humaine, où toute histoire d'une vie se raconte, avec un degré égal de plausibilité, comme un navrant naufrage ou un triomphe exaltant. C'est que la mort souligne par nécessité notre défaite, mais que la vie magnifie au contraire notre victoire héroïque contre des éléments tous injustement ligués contre nous.

Alexander Kluge, né en 1932, est longtemps resté un inconnu en France. La génération de 68 se souvient peut-être du réalisateur d’"Anita G." ("Abschied von gestern", 1966) ou de Les artistes sous les chapiteaux : perplexes, qui obtint le Lion d’Or à Venise en 1968. Cet engagement cinématographique avait commencé en 1962 avec l’Oberhausener Manifest de la Nouvelle Vague allemande, cosigné par Peter Schamoni et Edgar Reitz. Il s’est poursuivi dans les années 1970 avec "Travaux occasionnels d’une esclave" (1973), "L’Allemagne en automne" (film collectif de 1978) et "La Patriote" (1979).