Plutôt que de la peinture ou du marbre, pourquoi ne pas utiliser les données pour créer des oeuvres ? C'est le choix de plusieurs artistes et designers pour, par exemple, donner à voir le vent souffler.

Fou de la nature et des oiseaux en particulier, Ito Jakuchu (1716-1800) a développé à Kyoto un style très personnel, indépendamment des grandes écoles de peinture. Le Petit Palais accueille son grand oeuvre : un ensemble de trente rouleaux intitulé "Royaume coloré des êtres vivants". Un prêt exceptionnel à plus d'un titre.

Le musée d'Orsay a réussi l'exploit de réunir 300 oeuvres des périodes bleue et rose de Picasso, toutes réalisées avant ses 25 ans. Une occasion rare de voir ce qu'Élie Faure décrivait comme des «fleurs pâles, un peu fanées, [ ... ] comme un murmure à peine perceptible au milieu de l'universel silence». Simultanément, le musée Picasso expose à Paris le meilleur du maître, toutes époques confondues. La story Picasso n'en finit plus.

Pour sa nouvelle exposition en galerie, l'artiste s'est laissé porter par les chants magnétiques d'Aborigènes d'Australie jusqu'en des déserts, dont il a traduit les narrations secrètes sous forme de sphères flottantes, à haut pouvoir attractif. A découvrir en vidéo, en onyx, en améthyste, en peintures à la feuille d'argent...

A l'occasion d'une exposition mettant en regard l'oeuvre de Giacometti avec les sculptures de ses illustres prédécesseurs ou contemporains, retour sur le parcours de celui qui, tout au long de sa vie, chercha à magnifier la grâce de la fragilité.

Maître de la gravure sur bois, le pacifiste belge Frans Masereel (1889-1972) exprima dans des romans purement graphiques toute son horreur de la guerre et du capitalisme. Admiré par Stefan Zweig autant que par Art Spiegelman, il fait l'objet d'une monographie et d'une réédition, racontant en 83 images la vie d'une "Idée" ... belle comme la Vérité nue.

Peintre-poète, Miré (1893-1983) a passé sa vie à planer entre ses terres catalanes et le ciel de l'abstraction. De ses débuts fauves à ses Constellations peuplées de mille rêves et mythologies secrètes, le Grand Palais nous invite à plonger dans une oeuvre grande comme le siècle.

Peintres fougueux à la carrière fulgurante, Egon Schiele (1890-1918) et Jean-Michel Basquiat (1960-1988) incarnent, à soixante-dix ans d'écart, le mythe de l'artiste rebelle et maudit. La fondation Louis Vuitton leur consacre à chacun une exposition. "Beaux Arts" les réunit le temps d'une confrontation anachronique explosive, entre mélancolie et provocation.

Paris déroule le tapis rouge et accueille sous les ors de l'hôtel de la Monnaie une tête perruquée ultracélèbre outre-Manche. A la fois céramiste, tapissier, show runner et artiste conceptuel, Grayson Perry nous a reçu chez lui à Londres, avant son sacre français. En toute décontraction.

Près de vingt ans après sa mort, le sulfureux Balthus (1908-2001) suscite toujours les passions. Beaux Arts rouvre le débat à l'occasion d'une nouvelle rétrospective en Suisse, à la fondation Beyeler. Sommaire. Singulier dans son siècle. Pour : «Balthus s'affirme comme un grand artiste du paradoxe et du trouble». Contre : «Une aura à la fois rustique et mondaine».

Maître du clair-obscur et de l'ambiguïté picturale, il a su vamper pape et puissants malgré ses frasques en tout genre. Un parfum de soufre et d'encens qui promet d'attirer les foules à Paris, où sont exceptionnellement réunis dix chefs-d'oeuvre du maestro.