Fruits de conférences données en 1992-1992 à la paroisse Sainte Marie des Batignolles sur le thème de la vie affective et sexuelle. ©Electre 2024

Mobilisations contre le « mariage pour tous » ou l'extension de la PMA, débats sur le port du voile ou de l'abaya à l'école, scandales sexuels au sein de l'Église catholique… Dans l'espace public contemporain, les religions instituées sont au cœur de nombreux débats et polémiques autour du genre et de la sexualité. De fait, ces domaines où interviennent les autorités religieuses cristallisent les difficultés, pour les fidèles, à concilier pratiques et valeurs morales. C'est particulièrement le cas chez les jeunes qui, en devenant adultes, voient leurs modes de sociabilité se transformer, le contrôle familial se distendre et leurs expériences relationnelles et sexuelles se multiplier. De quelle manière la religion configure-t-elle les pratiques des jeunes croyants aujourd'hui ? Comment ces derniers donnent-ils un sens à leurs expériences sexuelles ? Ce livre répond à ces questions à partir d'une enquête de dix ans sur les parcours affectifs et sexuels de jeunes femmes et hommes musulmans et catholiques en France. Comme les autres jeunes, ces fidèles « ordinaires » font l'expérience de la sexualité en couple et hors du couple. Les normes que la religion implique ne sont pas uniquement vécues comme des contraintes, et donnent lieu à des accommodements variés. En revanche, en dépit de leur diversité, leurs expériences de la sexualité reposent toujours sur une mystique de l'union. Dans un contexte social plus large de diversification des formes relationnelles, le couple reste au cœur de la construction de soi, en tant que femme ou en tant qu'homme, mais aussi en tant que croyant.

T. Anatrella, prêtre et psychanalyste traite de la morale sexuelle actuelle. En confrontant déclarations et prises de position diverses, il étudie plus spécialement le discours que l'Eglise tient sur le sida et la prévention.

Le philosophe M. Onfray montre comment, en une vingtaine de siècles, le christianisme a obscurci tout rapport à la chair et propose une philosophie des Lumières sensuelles, en prenant exemple sur le Kâmâ-Sutrâ, opposé à saint Augustin.