Aurélie Ferruel (née en 1988) et Florentine Guédon (née en 1990) mènent un travail commun depuis 2010. A partir de la vidéo, de la performance, de la broderie ou de la sculpture, leurs oeuvres offrent une réflexion sur des micro-sociétés. Les deux artistes s'approprient des rituels, des gestes, des costumes, des objets. La transmission et la transformation de ces traditions sont au coeur de leur pratique profondément anthropologique.

L'art a parfois un prix élevé - nous parlons ici des sacrifices consentis pour qu'il advienne, et non des montants stratosphériques qu'il atteint dans les ventes aux enchères. Présentée dans les Galeries nationales du Grand Palais (Paris) jusqu'au 22 janvier 2018, l'exposition Gauguin, l'alchimiste (commissariat : Claire Bernardi, Ophélie Ferlier-Bouat et Gloria Groom) inspire à Richard Leydier quelques réflexions sur l'exil polynésien de l'artiste et, au-delà, sur les détours de l'existence qu'empruntent parfois certains créateurs.

Ses toiles échappent à toute séduction : les visages trahissent les failles psychologiques, les corps sont peints sans tabou, avec un regard presque clinique sur le couple, la famille ou la maternité. Quasiment ignorée de son vivant, la peintre américaine Alice Neel, disparue en 1984, a été consacrée par quatre grandes expositions cette année. La reconnaissance posthume d'une artiste libre, à la fois témoin et actrice de l'affranchissement des femmes.

Tantôt écorchées, illuminées ou pleines de rêverie, les figurations de l'homme aujourd'hui sont une tentative de résistance à la déshumanisation du monde, à la conceptualisation, à la désincarnation et au cynisme d'un certain art contemporain. Revue des tendances de l'incroyable diversité de la peinture actuelle.

A l'instar de Mohamed Bourouissa ou de Raphaël Zarka, plusieurs artistes accordent une large place aux arts et aux pratiques populaires, et invitent à s'interroger sur le brouillage des hiérarchies entre culture de masse et culture savante ... Le «grand art» serait -il en voie de dilution dans le pop ?

Chef-d' oeuvre du genre, cette nature morte de Juan Sanchez Cotan est une prouesse technique, une énigme esthétique et, bien loin des vanités flamandes, une ode à la peinture, à la peinture pure. De la majesté du dépouillement.

Le prince du surréalisme belge appartient au panthéon des artistes majeurs du XXe siècle. «C'est plus qu'un artiste», confie le peintre belge Michaël Borremans, qui le qualifie de «dieu de l'art moderne». Pourtant, Magritte ne fit pas toujours l' unanimité. Cet «affreux jojo, truand, peintre dans l'âme, fictionnaliste», comme le décrit l'artiste François Curlet, fut à l'origine de quelques secousses artistiques. A l'issue d'une «année Magritte», enquête sur les résistances et oppositions que sa personne et ses oeuvres ont pu susciter.

Le musée d’Orsay consacre une exposition à l’auteur de la "Petite danseuse de quatorze ans" au prisme de l’analyse de son oeuvre qu’en a faite Paul Valéry dans son magistral essai "Degas Danse Dessin".

Prenant comme point de départ l'essai éponyme de Martin Heidegger paru en 1969 et illustré par Eduardo Chillida, « L'Art et l'espace » présente au Guggenheim Bilbao une centaine d'artistes contemporains qui interrogent la relation de l'oeuvre au lieu dans lequel elle se déploie.

Des expositions simultanées à Paris (galeries Fournier et Putman) permettent de découvrir des séries de dessins récentes et une "chambre" qui fait "écho" à quelque quarante ans de recherche.

Des soucoupes de tasses à café où apparaissent des micro-paysages, des villes inventées au dessin minutieux, la dérive d'un écran sur googlemap : l'oeuvre de Géraud Soulhiol s'apparente à des microfictions où le dessin agence le monde par fragments.

Les vidéos et les installations sonores de Camille Llobet, basées aussi bien sur les cultural studies que sur les neuro-sciences, explorent les mouvements involontaires du corps et la musicalité de la parole, donnant lieu à une chorégraphie de la pensée.