Pour essayer de penser ce que fut 1968 en poésie, il est à craindre surtout qu'une vision trop étroitement française ne s'égare avec myopie dans un champ beaucoup trop restreint.

En cette année du centenaire de la mort de Guillaume Apollinaire, de nouvelles parutions viennent enrichir notre connaissance de l'homme et du poète à travers notamment, ses "Poèmes en guerre" et sa correspondance. Sommaire. Appolinaire : de quoi moudre, entretien avec Claude Debon et Victor Martin-Schmets. De Lou à Gui. Le poète artilleur.

Henri Michaux est l'homme du non : non aux entretiens, non aux biographies, non aux conférences, non aux traductions, non aux prix littéraires, non aux bruits du monde. Le poète refuse. Il a décliné tellement de demandes qu'un écrivain belge, Jean-Luc Outers, s'est amusé à recueillir et à publier ses réponses chez Gallimard en 2016. On rit à la lecture de ce florilège : un photographe veut-il tirer son portrait ? Réponse : "Je vais justement faire faire une radiographie de mes poumons, car ça ne va pas très fort là-dedans.